Page 21 - catalogue_2014
P. 21

maquette 2014_TRAVERSE_VIDEO:maquette 2013 06/11/2014 15:52 Page 20

                        Traverse projette à l’ESAV

                                                                Robert Frankle, Pounding, 2,43min
                                                                       Ce travail porte sur le comportement obsessionnel de

                                                                frapper. Il se compose de cinq scènes composées de coups
                                                                répétitifs et rythmiques. Après une première présentation de
                                                                chaque scène, l'alternance des scènes s’accélère alors que la
                                                                cadence rythmique des coups reste la même.
                                                                L'intention de ce travail est de permettre au spectateur d’appré-
                                                                hender le trouble de l'esprit qui pousse quelqu’un à exécuter
                 cette action, tout en lui conférant un sens esthétique visuel et acoustique. L'inspiration originale de l'œuvre
                 part du souvenir personnel de l'artiste quand, étant enfant, il pratiquait ce genre de pulsion comme pro-
                 cessus, afin de maîtriser ses émotions. Les actions relèvent en réalité d’une violence exprimée envers soi,
                 car elles représentent un acte qui pousse à se frapper ou à frapper un objet. Dans la version installation,
                 quatre des cinq scènes sont individuellement projetées sur les faces d'un cube blanc ou sur des écrans
                 suspendus, afin que l’environnement du spectateur soit synonyme d’obsession.

                 Audrey Gleizes, Flight damage simulator, 7min
                          Les hommes qui envahissent les territoires vierges,

                 provoquent la terreur et la fuite des animaux. Il nous arrive
                 aussi d’avoir peur de ces énormes faucons d’acier qui
                 gâchent la vision sereine du ciel en nous assourdissant.
                 Ce pourrait être moi aux commandes de cet engin qui file
                 dans le ciel…la voix off de Flight Damage Simulator décrit
                 l’état d’esprit d’un pilote d’avion de chasse qui peut dresser
                 un catalogue exhaustif des interférences radiophoniques
                 possibles, puis explique comment faire de l’écrasement hypothétique une pratique et un exercice. Audrey
                 Gleizes récite un vol, un trajet d’un point à l’autre, métaphorique du cheminement de la compréhension :
                 d’une étape précise du doute à la certitude. L’échec est une phase de la poïèse d’une œuvre visuelle qui
                 prend forme, qui échappe des idées toutes faites en glissant sur les nuages, il faut prendre l’envol vers le
                 crash. L’écrasement d’une création que nous façonnons nous-mêmes, en n’en prenant conscience que
                 pour quelques instants, sans voir arriver le mur ou l’abîme, sous l’immense ombre de la fin menaçante.
                 Comme preuve de ces superpositions et répétitions des expériences passées et futures, Audrey Gleizes
                 écrit en images vidéo trouvées. Son footage compose des destins parallèles ramifiés, il est le fil conduc-
                 teur narratif vers la pensée effrayante de désastres aériens futurs. En respirant, nous répétons l’exercice
                 qui programme l’échec, qui planifie l’erreur. Pourtant nous surpassons ce dernier obstacle en un soupir
                 soulagé. Si Flight Damage Simulator porte la trace de ces recherches pointues et réfléchies et de telles
                 inquiétudes, elle donne aussi une lumière sur ce voyage vital que nous suivons tous.

                                                                       Isabel Romero Claveau

                                                                 Henry Gwiazda, The process, 2,09min
                                                                       Henry Gwiazda est un artiste du numérique et professeur

                                                                 de composition musicale au MSUM ((Minnesota State University
                                                                 Moorhead). En 2011, Claudia and Paul a été la première œuvre
                                                                 d’art numérique à être acquise par le Plains Art Museum.
                                                                 « Je conçois mon travail comme une chorégraphie transmédia
                                                                 parce qu’il s’intéresse à la chorégraphie de la vie. Il décrit la
                                                                 manière dont chaque chose se meut et comment ses intercon-
                                                                 nections créent du beau. Le son est toujours là de manière
                 autonome, il peut être interprété comme étant réaliste et en rapport avec le cadre, il ajoute sa propre nar-
                 rativité à la pièce. Chaque petite scène, chaque chorégraphie peut être appréciée pour elle-même mais

            20 Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Processus
   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26