Page 77 - catalogue_2015
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Kamil GUENATRI
Corpulences, Toulouse
Photo : Beatriz MATIAS
Bribes de Corpulences
Il y a quelques marches à franchir pour accéder à l’espace où se tient la performance. Le public est déjà là, installé
le long des murs. Mise en place. L’artiste est porté par son assistant, le fauteuil roulant hissé par trois vigoureux
gaillards. Mise en relief du contexte physique. Attente.
Visages graves. Attente.
Lent effeuillage d’un chou-fleur. Il est placé sur la tête de l’artiste, cervelle grotesque garnie d’une pancarte «fragile».
Fauteuil tourne. Prise de contact. Chute du chou. Attente;
Le regard est inconfortable face à ce corps. On ne sait pas trop comment poser ses yeux. Lent effeuillage de l’artiste.
Nudité. Il pose son aisance face au public, et écarte d’emblée la tentation du voyeurisme. Puisque tout est montré,
plus besoin de se demander «mais quel est ce corps ?» Une sorte d’évidence s’installe. La différence semble s’être
envolée d’un coup. On est à l’aise, tout simplement.
Chaque geste se dilate dans le temps. Se déshabiller, monter des marches, s’allonger. L’attention s’intensifie. Pre-
mière action; deuxième action; troisième action. On ne saisit pas trop où il veut aller. Sèmerait-il des fausses pistes
pour nous égarer ?
Allongé au centre de la pièce. Micro installé. Les règles du jeu sont énoncées. Le public va être sollicité. Attente.
- Main sur hanche
Un spectateur se lève, prend un tableau dans un bac, se dirige vers le mur du fond, et tient la peinture contre la paroi.
- Passages de doigts sur ventre
Une deuxième personne vient prendre un tableau dans le bac et rejoint la première contre le mur.
- Genou sur joue
GALERIE CONCHA DE NAZELLE
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