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Collectif ENDOGÈNE

              Exposer, projeter, c’est mettre en avant, jeter avec force au-devant de soi. Mettre en action, en mou-
vement dans un espace/temps qui devient « autre » et permet par sa transformation d’« envisager autrement ».
Le corps / portrait et ses multiples facettes, comme une performance de nos miroirs intimes pour dire le monde
autrement.

  Un geste fulgurant
  Au-delà du corps
  Dessine
  Ecrit sa pensée

Et puis il y a ce film-genèse qui a accompagné le long processus de création. La petite femme nue dessinée et filmée
par Berthold Bartosch se glisse dans l’enveloppe et s’en va défendre les causes perdues.
L’idée -la bien nommée- prend son envol, se diffuse, se multiplie, s’étoile, s’émancipe et rien, pas même les plus
sombres parts de nous-mêmes et de notre histoire, ne pourra l’arrêter.

  Portée par les errance du P(r)o(ph)ète
  Les chants du poète
  Les illuminations
  La danse des marées, le souffle des vents

              Il y a cette idée que nous poursuivons, chacun à notre manière, de creuser, chercher dans le mou-
vement, les corps, la matière et la lumière notre part d’humanité, cette humanité sans cesse insaisissable car tou-
jours en perpétuel devenir et paradoxalement prégnante, résistante, persistante, brillante… Fulgurante. Suivre la
danseuse étoile filante dans la fluidité colorée d’un chant évanescent. Tenter de comprendre (au sens de prendre
avec). Travailler le corps/portrait dans le mouvement et l’immobilité, dans la présence immanente, l’apparition et la
disparition, dans le geste, dans le raccord éphémère, les éclats de textes et de lumières, dans la relation du texte à
l’image et de l’image au texte, dans la fulgurance de l’idée.
Portée aux nues, amoureusement. Car il s’agit toujours d’un élan, d’une pulsion, un chant vital porté par les vibra-
tions, les ondes et le souffle musical. Une étincelle magique s’empare des gestes et des regards et nous entraine
dans une danse qui porte la mémoire des hommes et leur devenir.

Entre le mot, le geste, la projection lumineuse bouillonnent des courants d’amour. Le flux poétique nous embarque
et nous invite à sonder l’âme humaine pour mieux défendre une certaine idée du monde…

  Elle dit
  Ce qui ne se dit pas
  Elle crie
  Le chant du combattant
  Elle danse

                               Emmanuelle SARROUY

                                                                                                                                 Suppléments d’âmes;
                          Mise en scène : Jean Paul Noguès : Image et texte : Emmanuelle Sarrouy; Danseuse chorégraphe : Émilie Garetier

                          GALERIE CONCHA DE NAZELLE                                                                                                   73
                                    PERFORMANCE

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