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Collectif ENDOGÈNE

                                        Suppléments d’âmes,
Lecture performance vidéo danse d’Emmanuelle SARROUY et Jean-Paul NOGUÈS

                                                                                          Photos : Roberto ALVAREZ

              « […] certaines images sont un bien précieux inséparable de ce qui construit l’humanité, car [l’image] est solidaire de la parole et
                                               de la pensée. En cela, elles sont le lieu de construction de l’homme et de son rapport au monde. »

                               Marie-José Mondzain, Le Commerce des regards, citée par Marie-Françoise Grange in L’autoportrait en cinéma.

                          L’atelier de dessin de modèle vivant de Prep’Art a reçu, pour la 18ème édition de Traverse Vidéo, la
            visite d’un étonnant modèle. La jeune femme, illuminée par des rayons lumineux colorés tels des jets de peinture,
            a posé là son corps, « dans le mouvement ». Corps de danseuse virevoltant porté par des mots surgis de la nuit.

              Ruines, traces, chemins,
              Chemins de traverse
              Traversée du miroir
              Miroirs de l’âme
              Réfléchir le temps

                         C’est une histoire d’Idée en marche, de danse et de résistances… C’est une histoire d’incarnation et
           d’exaltation. Du corps, des mots, du rythme, des lumières éclairantes, des lumières enveloppantes. Projections
           incandescentes dé(toiles)filantes « Associant le mot à l’image, la danse à la vidéo, les deux artistes traitent du corps
           et du mouvement comme vecteurs de mémoire, de vibration, de résistance et d’amour ; incarnant la plus belle part
           de notre humanité par une danseuse zébrée de lumière et un poème sans fin. » ( Hélène Bez, Festival Images
           Contre Nature # 14)

              Du corps
              À corps
              Elle trace
              Des éclats lumineux
              Electricité, danse-ité

                         Un texte lu haut et fort par Emmanuelle Sarrouy évoque comment un corps peut porter et revendiquer
           une idée et la sublimer. Cette idée est incarnée par la danse : dans la pénombre, la danseuse Emilie Garetier se
           dévoile entièrement, traversée par le faisceau lumineux de la projection vidéo d’images sur son corps nu. Des tracés
           de lumières colorées balayent l’espace pour dessiner sa silhouette en mouvement, et créer une vision poétique et
           magique. Les mots, les images et la danseuse, dans une osmose sans cesse renouvelée, rythment l’espace où ils
           nous ont conviés en un poème tourbillon incantatoire.

              « L’émotion créatrice qui soulevait ces âmes privilégiées, et qui était un débordement de vitalité, s’est répandue
              autour d’elles : enthousiastes, elles rayonnaient un enthousiasme qui ne s’est jamais complètement éteint et qui
              peut toujours retrouver sa flamme. » Henri Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion, 1932

                                              PRÉP ‘ ART SUD

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