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Photographies Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 93

Marie VANDENDORPE, Prise de vue au Sténopé ; Origine ; Eclat d’eau, photographies,
installations, Alle.

Le trouble naît aussi de formes simples, évanescentes mais pleines de promesses et pleines encore
de traces de la pensée qui les a poussées à être.
Pour que sans imposition mais par « être là », posés où leur relation n’aurait pu se présager, il fallait
faire le lieu à la déclinaison des urgences artistiques qui portent Marie Vandendorpe. Non pas exposer
des photographies, pourtant emblématiques de sa recherche, de la pelure iconique des choses et des
matériaux humbles mais les inscrire dans un chemin vers l’installation avec sculptures de papier, mais
les nouer avec l’installation minimaliste d’une photo couleur légère à la Morandi auprès d’un cercle
étrange ayant perdu de son usage de broderie.
L’œuvre de Marie V., estompe le travail qu’elle réclame, elle se fait le souffe de cette aspiration à toucher
l’inframince, l’interstice des choses.
Et elle en parle avec une clarté et une affection tout aussi appréciables. Simone D.

Temps de pose ou temps de pause ?
Les deux homonymes, issus du même étymon latin
pausa, renvoient à l’arrêt, au mouvement immobile.
Si le silence signife à l’origine « un mouvement im-
mobile » alors l’image issue d’un long temps de
pose serait l’image du silence. Les images de Le
Dépôt de la nuit, blanches auréolées de silence se
dessinent. Le dépôt se pose sur la feuille comme
une trace au fusain.
Chambre claire, le titre se fait écho du sujet comme
du dispositif ; la chambre claire, ou camera lucida
est un dispositif optique utilisé par les peintres au
XIX siècle pour calculer la perspective. Des cercles
ème
concentriques s’y forment à la surface du papier comme une goutte d’eau. Le regard se concentre sur
les plis d’un drap blanc posé avec des objets blancs baignés dans la lumière, telle une Nature morte.
Le Drap blanc annonce son motif : un drap blanc dans une cage d’escalier. Le plissement fuide du drap
y matérialise l’écoulement de l’eau, état d’inertie et de gravité. Dans Suspension, son pendant, la
matière devient aérienne et évanescente. Des objets moulés en papier et en gaze sont suspendus. Le
temps semble de même suspendu à un fl, à la limite du basculement.
A la manière de Giorgio Morandi, qui peignait d’après des moulages, une cruche et un œuf sont
moulés en plâtre puis disposés sur une table. La fssure s’avère le motif central de ce travail dont le
titre allemand Ur-Sprung se traduit en français par Origine ; je distingue très sciemment le préfxe Ur
vieux, ancien, de la base Sprung pour placer en exergue le sème de la fssure : Sprung. Par ailleurs, ce
terme désigne aussi un mouvement vers l’avant… comme si l’œuf sortait de la cruche.
L’image imprimée sur toile fotte. L’image est suspendue avec des pinces pour développement pho-
tographique, comme sortant du bain de révélation auprès d’un cercle à broder vide monté sur pied
photographique tel un objet d’astronomie.

Un carré blanc de tissu a été flmé dans les remous de l’eau de mer, ainsi soumise à l’épreuve des courants, la
matière inerte du tissu se laisse transformer, plisser, déplacer dans un rapport marionnettique. Comme
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