Page 19 - catalogue 2017
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1. isdaT Projections



L’animation est d’Histoire, les nazis « triaient » des orchestres et organisaient des concerts pour le départ vers
les travaux forcés hors des barbelés du camp et pour le retour des travailleurs-esclaves. Elle est de réfexion
contrapuntique entre le fottement de la valse enjouée et la brutalité des coups eux-aussi lancés comme en une
évidence simple... Etienne Chaillou a lu La Haine de la Musique de Pascal Quignard, il écrit en audiovisuel comment
les plus fortes horreurs ont été faites dans le plaisir de l’ouïe.
Simone Dompeyre
Patrick BUHR , Something about Silence, 12min22 (AOM, All.)

« Ma femme n’aime pas mes vidéos. Elle dit que c’est une perte de
temps. Mais C’est une ignorante et détestable personne. Ne soyez
pas comme ma femme. »

Cf. Goethe Institut, p.116







Mark CARR, Nude in abstraction 2 et 3, 51sec (Ang.)

Nude in Abstraction 2 et 3 participent à une série de six courtes
vidéos appartenant, par ailleurs, à un plus large corpus que Mark
Carr enrichit depuis 2016.
Il y ré-explore la forme féminine afn d’induire à regarder
diféremment le corps, au-delà de critères esthétiques normés, afn
d’atteindre l’essence de la beauté hors des idées préconçues. En
briéveté, se crée un espace où s’expérimente la pensée abstraite
en cette forme visuelle.
Chaque vidéo se construit à partir d’une paire de photographies
numériques contrastées; chacune est à son tour retenue pour
composer un ensemble de douze peintures numériques.
Mark Carr pense deux manières de voir ce travail, comme une
expérience intime atteinte à travers un judas ou très diféremment,
face à une image - grand écran avec une plateforme sonore
où l’on serait en immersion visuelle, auditive et corporelle,
métaphoriquement au plus près du corps et de sa chair.
Simone Dompeyre

Olivier CHABALIER, TRAIN, 13min (Fr.)
TRAIN adopte la lignée du cinéma qui, d’emblée, apprécia
le mouvement interne au champ, cependant, loin du voyage
référentiel, il embarque en une allégorie très sensorielle. Allégorie
de la vie avec aventures, impromptus, orages et accalmies, une
vie essentiellement portée par le désir d’être, de faire, de devenir.

Ainsi des paysages sombres, incongrus et fascinants dans lesquels
des jambes éclosent comme de grandes feurs, où le ciel se zèbre
d’éclats de lumière, en opéra contemporain, deviennent-ils le lieu
du savoir, des rêves, des inconnus, de la solitude et de la mort.
Jean François Viguié a composé cette atmosphère en une partition musicale avec voix lyrique qu’il a dirigée comme
des cris, avant de la moduler en mêlant diférentes tonalités y compris instrumentale avec le son d’une clarinette
chinoise et efets numériques.
Le voyage provoque ainsi une autre attente à chaque avancée dans un nouveau territoire.
D.S

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