Page 171 - Catalogue_Traverse Vidéo_2018
P. 171
Performances
L’artiste dit : « Dans mon travail qui s’articule autour de la performance, de l’écriture,
et de la céramique, je construis et je raconte des histoires. Il y a au départ une volonté
de passer les barrières des convenances, du savoir vivre ou du savoir parler. Avec
empathie et autodérision, je me moque de certains codes sociaux, fascinée par les
postures d’autorité. J’aime m’imaginer dans d’autres vies. J’aime me voir en "d’autres"
au travers des photos et des vidéos. J’aime être moi, au travers d’une autre.
Les différents personnages actués dans mes performances ou évoqués dans mes
textes sont inspirés de situations vécues, réinterprétés de façon grotesque. Les
objets que je réalise en céramique, tissus, aluminium ou en plâtre sont souvent
produits en réaction à quelque chose ; par exemple, subitement enragée par une
petite phrase sexiste je crée le plâtre c’est comme une femme (2014) qui est aussi
bien une sculpture qu’un texte.
Ce que je produis forme un ensemble centré sur la performance telle une tactique
d’insertion dans le monde, à travers laquelle je suis maîtresse du jeu. »
Pour ce faire, son travail inclut d’autres médiums et temporalités que l’éphémère
action du corps. Diffusée sur internet via facebook-live, elle crée une figure par
performance qu’elle décline en vidéo, polaroïd, autroportrait, texte, et objet en terre,
ou sur dessin, peinture, tissus, carton…
Simone Dompeyre
Gérard Chauvin / Lanah Shaï, Ordre/Désordre & Corps désiré
12min | France
Ordre/Désorde & Corps désiré comme
performance-manifeste du désir d’être
et de ce qu’il faut savoir endurer pour
atteindre ses aspirations… Cette force
intérieure, cette tendance profonde
poussent vers un idéal, vers une situation
meilleure, aidant à trouver sa juste place au
sein du monde dans lequel nous vivons.
Lanah Shaï y dit son vécu et sa quête personnelle mais en synecdoque d’un grand
nombre d’êtres humains le plus souvent en grande détresse. Des selfies d’elle-même
après ses opérations témoignent de cette douleur par laquelle il faut passer pour
obtenir « ce corps qui nous manque ».
171