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Musée des Abattoirs  Installations

photo : Thibault Gaugerenques                                                                  Pour preuve, bien plus que deux
                                                                                               domaines parfaitement différenciés,
                                                                                               l’un fondé sur le rythme des
                                                                                               danses populaires et l’autre sur la
                                                                                               mesure de la marche des armées,
                                                                                               le plus souvent, se rencontrent des
                                                                                               mélanges et des métissages des
                                                                                               deux formes.

                                                                                               Plus spécifiquement, dans cette
                               œuvre, se déchaîne une sorte de danse collective, libre, presque sauvage, une
                               danse joyeuse et violente. Cependant ce n’est qu’apparence puisque son caractère
                               irrationnel est soumis au système mathématique strict et précis du montage vidéo.

                               Chaque mouvement et chaque geste sont répétés, inlassablement identiques, par
                               chacune des répliques qui gesticulent dans le champ comme empêchées par des
                               limites, ce qui explique le titre.

                               L’écran de droite est le lieu d’un mirage, d’un être idéel, d’une figure mythologique,
                               celle d’un dieu animal, une « bestia mentale ».

                               Le diptyque se répond en angle de mur, à hauteur de regard, il arrête par le bruissement
                               des ailes d’insectes de ce monstre étrangement assis ; indéchiffrable, il connote la
                               difficulté d’approche, la difficulté d’accepter la ressemblance entre la danse plaisir et
                               la marche coercitive… les œuvres précédentes avançaient moins masquées : défilés
                               et groupes de danseurs s’y croisaient semant les ressemblances.

                               Le danseur ici, performé par Mikel Otxoteko, dans une combinaison de travail, de
                               pilote… sans marque personnelle, s’agite tant qu’il semble prouver les théories de
                               Muybridge sur le mouvement et en refaire les exercices.

                               La personnalité est perdue dans l’acceptation des codes fussent-ils de danse.

                                                                                                          Mikel Otxoteko/Simone Dompeyre

                               Maíra Dietrich, Piece of Paper

                               6min | Belgique

                               En regardant ce travail, il se peut que nous ayons
                               à oublier ce qu’il cherche à atteindre ou à dire,
                               puisque nous, public, sommes ceux qui entendons
                               une « vérité » donnée par l’artiste, devenant
                               enseignant en ce sens.

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