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Chapelle des Carmélites  Photographies & dessins

De 1536 à 1551, à la demande de Clément VII puis de Paul III, Michel-Ange exécute
le Jugement dernier avec quelque 400 figures mais les nus scandalisent certains,
comme Paul IV (1555-1559), qui fait cacher certaines parties des corps par Daniele
Ricciarelli, (1509-1566), assistant de Michel-Ange, qui fut surnommé « Il Braghettone/
le culottier ».
Dans le néo-classicisme, c’est l’Antiquité gréco-romaine qui constitue la toile de fond
et la source d’inspiration de ces nudités.
L’orientalisme, issu en partie du romantisme, introduit érotisme et animalité. L’étrangeté
de l’espace, le pittoresque autorisent la représentation de nouvelles nudités où la
sensualité n’est non seulement tolérée mais recherchée.
L’histoire du nu est loin d’être terminée, elle cristallise dans notre temps présent et
celui à venir, toutes les contradictions du monde.
On ne saurait mentionner tous les artistes victimes de la censure religieuse, politique
ou même artistique. S’y trouvent Michel-Ange, Le Caravage, Watteau, Courbet,
Picasso, Manet, Dürer, Dix et tant d’autres.

De nos jours des artistes contestataires, des féministes ou des organisations
écologistes se montrent nus pour se faire entendre. Les réactions des pouvoirs
diffèrent d’un pays à l’autre mais le nu garde tout son pouvoir frondeur et bien souvent
révolutionnaire.

François Talairach, s’en aller

Toulouse, France

La série photographique débutée en 2013 se
poursuit toujours en 2018 au gré des rencontres.
Constituée actuellement de 35 portraits de dos ;
des femmes et des homme qui soulèvent leurs
cheveux, laissant voir au spectateur ce qu’ils ne
voient pas d’eux-mêmes et qui, pourtant, les
révèle. Geste intime, donné, offert.

Sans doute avais-je ces lumineuses impressions
depuis l’enfance, du temps de l’éveil à l’autre, gravées dans l’hippocampe ! ... sans
doute. Et la bonne voix d’Emmanuel Lévinas, évoquant la rencontre d’autrui dans
l’expérience du visage, « la nuque est le visage dénudé, une pure présence, sans la
contenance » (note griffonnée égarée, retrouvée). Si le titre de la série évoque quelque
chose du menaçant : « Las ! le temps non, mais nous, nous en allons » de Pierre de
Ronsard, l’emploi de l’infinitif présent sonne comme un ordre donné à soi-même, une

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