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Goethe Institut  Installations

La ville vue à la vitesse d’un transport en commun.
On se laisse porter par l’esthétique de cette installation – un dispositif en diptyque –,
sorte de revisite du mythe de Platon, de représentation de la notion d’espace-temps
ou les deux.

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L’artiste dit : « L’atelier, un espace de travail, de vie, de rêve, de construction, de
création, un espace de rencontre et d’introspection, un espace personnel et partagé,
un espace de vide, de chaos, d’accumulation, un espace matériel, un espace intérieur,
un espace de recherche et de laisser aller, un espace ouvert et fermé. À l’atelier (2017)
est proche de mon quotidien de vie à Berlin à cette date avec des captations vidéos
de mes trajets aller et retour en transports en commun, de jour et de nuit et des
captations vidéos de moments de lectures et de rêveries à l’atelier. Par le collage,
les murs de l’atelier s’affranchissent de leur condition de structurant, d’éléments
qui structurent l’espace, pour devenir dehors, mouvement, trajet, et se mettre en
relation avec l’introspection du dedans.
À l’atelier (2017) devient un autoportrait où le mouvement d’un dehors est mis en
relation avec la rêverie d’un dedans. »

Katarina Zdjelar, AAA (Mein Herz)

boucle sur écran | 4min30 | Pays-Bas, EYE Film Institut

Les titres que donne à ses vidéos, Katarina
Zdjelar attestent son bonheur de la voix
et qu’elle renouvelle, à chacune, sa quête
de la voix. Il suffit de citer The Perfect
Sound même si cet opus découvre combien
l’apprentissage de la langue est normé,
combien l’écoute est déjà limitée par des
présupposés sociaux qui, par exemple,
limite les accents particuliers. En effet, le
son parfait, c’est aussi celui qui emporte l’auditeur dans le bonheur de l’écoute de
AAA (Mein Herz) qui prend en défaut celui qui ne sait se laisser aller dans ce plaisir,
s’il ne sait dire ce qu’il entend, s’il ne sait classifier ce qu’il entend.
En prélude, des modulations aptes à faire attendre une chanson quand le premier air
vient des Voyages d’Hiver/Winterreise, en langue originale et que suit Chostakovitch…
Quatre mélodies, en diverses langues, une seule « profération » comme si la
chanteuse suivait une seule partition, un seul morceau. La voix est connue  :
Barbara Kinga Majewska. Elle sait former le son, le façonner. Ses lèvres guident,

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