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Goethe Institut  Installations

Sebastian Wiedemann, Sturm in Fenster

1min | Brésil, CJC

                                              Le film s’écrit avec une série de photos prises
                                              en time-lapse. Les variations chromatiques
                                              et les textures/égratignures viennent de
                                              l’expiration, de la détérioration et du
                                              mauvais traitement de la matière avant
                                              d’être exposée.
                                              Le time-lapse enregistre à une vitesse plus lente
                                              que celle de la projection alors que le film,
                                              lui, est projeté en accéléré, ce qui découvre
les mouvements autrement imperceptibles. C’est un outil scientifique dont se sont
emparé les artistes d’autant que les appareils numériques le facilitent ; en effet, il
participe à l’étude des déplacements des nuages, à celle des éclipses, du ciel étoilé
etc. et à celle des flux qu’ils soient maritimes ou des humains dans les rues.

Ilaria Di Carlo, The Divine Way

installation vidéo | 15min | Allemagne

                                              Selon un des critiques du 12e Festival du
                                              film de Kustendorf en Serbie, The Divine
                                              Way d’Ilaria Di Carlo en a été l’un des
                                              meilleurs films. Il rejoint, en effet, la création
                                              expérimentale, une percée artistique aussi
                                              inattendue que puissante dans le monde
                                              de la forme, déjà active dans les films des
                                              premiers temps héroïques de la « deuxième
                                              avant-garde », de Hans Richter à Germaine
Dulac ou aux surréalistes Dalì et Buñuel.
Ilaria Di Carlo, artiste italienne qui vit et travaille à Berlin, appartient à cette
catégorie très subtile de cinéastes qui privilégient la recherche de la structure de
l’image en mouvement. Dans ce film, elle plonge elle-même dans les profondeurs
d’un surprenant enfer dantesque ou très personnel, le long de dizaines d’escaliers,
qu’elle a recherchés dans tout l’Occident. La clef du décodage est à emprunter au
« raccourci » de l’échelle de M de Fritz Lang, emblématique de l’expressionnisme
allemand, en 1931, qui figure par une spirale, la direction vers l’abîme de
l’inconscient, la plongée dans le tourbillon du péché et dans les méandres les plus
secrets de l’âme humaine.
Une musique excellente et des contrepoints métriques s’associent à cette chorégraphie

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