BreaRth, 2024, installation (BE) :
« BreaRth titre une série de tableaux interactifs empruntant les motifs de la nature morte afin d’attirer par le regard et l’esthétique sur les questions géo-écolo-politiques actuelles.
Fruits et légumes pourris, fleurs fanées y retrouvent vie quand ils sont regardés.
Son propos et son interactivité conscientisent espérant responsabiliser.
Son tempo oblige à prendre son temps, apaise donnant de l’espoir.
En hauteur, un écran géant encadré de bois évoque immédiatement la peinture monumentale d’autant que s’y reconnaissent les motifs de la nature morte dont les éléments sont pourris, fanés, fondus.
Cependant alors que le regardeur.ice s’approchant, un faisceau de lumière éclaire le tableau. La peinture s’anime : les pétales s’envolent pour se rattacher à leur tige, la pourriture s’annule et les fruits retrouvent leurs couleurs. Quelques notes de clavecin s’égrènent.
Les déplacements devant la pièce dirigent le faisceau qui éclaire différents composants qui ainsi éclairés reprennent vie, mais se fanent ou pourrissent à nouveau dès que la lumière les quitte.
Un.e second.e visiteur.se s’approchant, un autre faisceau apparaît sur la peinture. Ensemble, les spectacteurs.trices provoquent plus de vie alors que la musique s’enrichit et devient plus mélodique.
BreaRth attire l’attention sur les problèmes environnementaux, chaque tableau de la série abordant un sujet propre.
Son interactivité confronte tout un chacun à ses responsabilités, l’induit à se questionner sur son engagement
Le rythme de son animation apaise tout en insufflant confiance.
INTENTION ARTISTIQUE :
Dérèglement, réchauffement, urgence climatique, extinction des espèces animales, déforestation, fonte des glaces, disparition du vivant, le contexte actuel est désastreux.
Inventée et théorisée en 1997, l’éco-anxiété est un sentiment de préoccupation, d’inquiétude, d’anxiété et d’angoisse ressenti par certaines personnes. Il est provoqué par des bouleversements actuels ou bien par des menaces qui pèsent sur l’environnement, liés en particulier au dérèglement climatique. Cet état touche un nombre croissant de personnes et les professionnels de la santé prennent de plus en plus au sérieux cette anxiété d’anticipation.
Cependant, nous désirons poser un regard positif sur un futur possible. Ramener le regard sur les choses simples qui nous entourent. Questionner les chemins qui ont mené l’Homme au bord du gouffre. Rappeler que l’espoir est toujours permis, nécessaire, qu’il est le moteur de la vie.
C’est le but de BreaRth.
Nous nous inspirons plus précisément des Vanités, qui focalisent à leur origine, sur l’éphémère condition de l’existence.
Dans l’art contemporain, elles suivent ce but originel : critiquer l’envie d’abondance et le matérialisme mais la pensée religieuse a disparu au profit d’une critique plus acerbe et cynique de la société de consommation et de ses dérives.
En critiquant la surconsommation, l’industrie agro-alimentaire et ses dégâts. En questionnant l’éco-anxiété, sa mise en perspective de nos existences et de notre place sur terre, BreaRth se situe clairement dans le registre des vanités contemporaines. »

