Ce triptyque floral exalte une figure mythologique de la culture slave de mes origines, les Wilis ou Wily, popularisées par Heinrich Heine et qui inspirèrent par la suite en France le ballet Giselle composé par Adolphe Adam.
Tantôt esprits, tantôt nymphes ou fées, ces femmes-créatures aux longs cheveux ornés de couronnes de fleurs peuplaient les lacs, les forêts et les airs où elles étaient condamnées à errer. Elles pouvaient être des fiancées mortes avant leur nuit de noces qui se rassemblaient sur les routes à minuit pour attirer les hommes et les faire danser jusqu’à la mort. En Serbie, elles étaient de jeunes filles maudites par Dieu. En Pologne, c’étaient des femmes « clouées au pilori » pour leur légèreté dans leur vie passée. Représentations féminines ambivalentes, elles étaient tour à tour bienveillantes avec les humains ou au contraire rendues responsables de diverses catastrophes, comme la destruction des récoltes. La Wilis convoquée dans ce collage en trois actes par une communauté d’humains avide de magie se prête volontiers au jeu qui lui est demandé, mais ce, non sans un certain flegme, voire un soupçon de provocation et d’ironie, peut-être aussi désenchantée que le monde contemporain qui fait appel à elle…
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