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Vidéos d’Ici et d’Ailleurs
Claude MARGUIER, Lire Movie, 4'20, 2011
Voix / Voie / Voir
Histoire de Voir, le film développe un récit qui convoque une langue
imaginaire et spéculaire.
Voix et textes s’y répondent, s’y superposent et s'imaginent, doublant la
Voie en se faisant l'écho des images, en scandant le rythme des traverses.
Benjamin GENISSEL, Do you remember me ?, 8’, 2011
Do you remember me ? est un film d'amour ou plutôt un film sur le
souvenir de l'amour.
Il forme le parcours d'une aventure amoureuse vécue à Taiwan. Le
voyage se vit dans les méandres de la mémoire, il entraîne dans les
villes et les lieux où les souvenirs se posent. Montrer à quel point une
histoire sentimentale se vit et demeure dans les endroits où les amants
se sont aimés.
Jérôme LANIAU, Winter IRM, 2', 2011
IRM pour imagerie par résonance magnétique. L’acronyme cache les
termes qui, pourtant, rassemblent cette technique de diagnostic médical
au projet de cette vidéo - regard vigilant sur la « misère du monde ».
La technique de l’IRM produit des images en coupe des organes et des
structures de l'organisme, grâce à des électro-aimants qui produisent des
salves de champs magnétiques, qui elles-mêmes salves stimulent les
atomes d'hydrogène des tissus, ce qui émet des signaux qui sont
enregistrés et analysés par un ordinateur pour créer une image. La vidéo s’en empare et fait tourner et
disparaître en fondu, l’IRM de l’homme qui dit.
Non pas le nom de ses problèmes médicaux, mais qu’il a été « ramassé » par les pompiers, amené à
l’hôpital ce qui lui a valu cet étrange portrait …et que toujours dans la rue, malade, il prend ses médica-
ments. La parole est vive et simple « Toujours, j’ai malade », marquée des mots phatiques de la commu-
nication : « voilà ; tout ça ; tu vois… » mais l’intonation peut devenir question : « tu vois ? ».
L’homme ne se plaint pas, il condense sa vie et en creux, c’est l’absurdité d’une société qui si elle prend
des images sophistiquées du crâne mais qui, après reconnaissance de la maladie, redépose… à la rue le
malade.
La vidéo ne s’étend pas davantage, elle se fraie pourtant un passage dans les images multicolores. Elle
se permet l’accroche des sons référentiels de l’orage avant les paroles dupliquées par le sous-titrage ;
double lecture simultanée du discours de l’homme qui vit dans la rue.
Le réalisateur revenant à l’origine, fait film avec ces images du dedans, du style de celles - rayons X -
exhibées simultanément aux premières vue des Lumière.
Ce faisant, il implique un homme égal à tous les hommes puisque cette machine à voir élimine les traits
ethniques, qu’elle fait signe visuel des atomes d’hydrogène, de l’eau qui fonde nos corps à nous tous,
humains.
D.S
18 Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Faut Voir