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Vidéos d’Ici et d’Ailleurs
Alfonso NOGUEROLES, De un momento a otro, d’un moment à
l’autre, 4'05, 2010
Sympathique litote pour désigner la vie et/ou la passation père/fils.
Sans heurts avec de simples gestes du quotidien, ouvrir le robinet
du lavabo, former une conque de ses mains pour recueillir l’eau qui
s’écoule à travers les doigts, cette métaphore agit.
Un mitigeur en métal de salle de bain aux carrelages noirs, de face,
de profil, précis ou flou comme le sujet de la vidéo… l’eau en
continu prouve sa fonctionnalité…
Des mains tendues vers l’eau devancent le visage de profil d’un jeune homme qui s’en asperge ; cheveux
coiffés en queue de cheval… lui-même devance le profil d’un homme plus âgé, cheveux courts et
argentés…Après eux, l’eau encore, des gouttes glissent sur la céramique avant la focalisation sur le trou
d’évacuation par lesquelles la dernière part.
Le « On ne se baigne jamais dans le même fleuve » d’Héraclite le présocratique qui, ainsi, disait le
changement constant des choses prend la forme de l’eau restreinte de l’appartement. Cela n’empêche pas
que se dise le temps qui passe… La vie et l’inhérent vieillissement qui est aussi lieu de passage de l’un à
l’autre.
D.S
Olivier CAMPAGNE, Vivien BALZI, 5:46 am, 3'45, 2011
5 heures 46, le lever de soleil du plus long jour de l'année. 2010,
aux premières lueurs du jour, Paris vide, inondée dans une eau
calme et miroitante. Cependant loin de l'imagerie de la catastrophe,
cette vision purement esthétique et surréelle de la ville sous un
mètre d'eau s’impose.
Rien d’autre malgré l’injonction à l’attente, par la précision de
l’heure. Le calme fort. Olivier Campagne, architecte spécialisé en
rendu et animation 3D et Vivien Balzi, réalisateur de documentaires, ont allié leur vision pour ces 3min45
qui s’imposent en un voir.
Aurélie LEFAURESTIER, Vue du Chariot, 12', 2010
Travail vidéo réalisé sur un site industriel pendant le temps de travail de
la femme de ménage.
La caméra, dissimulée dans le chariot de ménage, enregistre la trace
de l’action du corps au travail et témoigne de ce regarde là sur cet
espace industriel qu’elle a la charge de rendre propre - et propre à.
Cette vue du chariot est le continuum du film. Elle entraîne à suivre
cette déambulation, dont l’insolence au sens aussi d’inhabituel
provoque une “inquiétante étrangeté”. Par instant bref, la femme de ménage se découvre au travail. Alors
elle est perçue comme une présence fantomatique qui s’évapore, fondue, oubliée et absorbée par cet
espace.
20 Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Faut Voir