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Vidéos d’Ici et d’Ailleurs
Myriam CRAMPES, Lorsque les oiseaux s'envolent, 3'27, 2011
Travail vidéo en rapport avec l’oeuvre de Joan Jonas et notamment
avec Vertical roll. Le titre décalé crée un espace entre, un espace vide
où on peut s'installer et s'approprier l'histoire de cette vidéo.
Avec seulement une action, répétée, accélérée, l'image se perd. Le
son renforce ce sentiment de perturbation et de quelque chose qui
bloque la bonne marche des choses. Le monde est instable.
L'action : je me filme, simplement, comme je me peignerais, je passe
un coup de caméra sur mon visage, "accessoire" de beauté qui devient au montage quelque chose
d'obsessionnel, qui devient un non sens et puis plus rien.
Raphaël SEVET, Anticipation #6 : nuit noire , 1'06, 2010
un début d'incendie dans la nuit.
Avant que l'industrie ne l'enferme dans une définition unique, la préhistoi-
re du cinéma réunissait un foisonnement incongru de forains, de scienti-
fiques, de bricoleurs et autres magiciens.
L'industrialisation rapide du cinéma, dès le début du XXème siècle, l'a
réduit à un mode de représentation quasi exclusif : celui d’une projection,
mono écran, en salle, reproductible, qui adopte le mode narratif.
Dans l'ombre de l’histoire affichée du cinéma, des cinéastes et des plasticiens continuent d'expérimenter
d'autres approches et inventent de réelles mise en spectacle du cinématographique.
Hors de tout désir de chronologie, s’y impliquent Peter Kubelka, Giovanni Martedi, Alain Fleischer, Man
Ray, les groupes Metamkine, ZUR, Schmelzdahin parmi tant d'autres...
Et c’est dans l'intense émotion vécue en assistant à certaines de ces expériences, que mon travail actuel
plonge ses racines.
Anticipation n°6 NUIT NOIRE puise son inspiration dans ce cinéma des origines. C'est un bruissement d'i-
mages, une petite fantasmagorie primitive.
Sandrine DEUMIER, "paradis.com", 3'36, 2011
“alors je fis mettre des crochets aux arbres du jardin et fis accrocher
des pancartes signalant que j'avais fait mettre du poison dans les
fruits.”
Dans “paradis.com”, étreintes virtuelles et commutations sensorielles
s'organisent autour de l'idée fantasmatique et artificielle de l'amour.
Convertissant le mythe du paradis en ondes électroniques artificielles
parcourant des personnages s'auto-procréant, “paradis.com” donne à
voir, entre scansions poétiques et images de synthèses, la dose de troubles et de manipulations d'un
mythe idéalement et artificiellement rêvé. Le vidéo-poème de “paradis.com” est une utopie.
Trisha McCRAE, Lucretia, 9'53, 2011
Mon travail est souvent cru, immédiat et provocant. Le processus de montage de mes films raconte des
histoires qui portent une puissante signification personnelle. Celui-ci se consacre à Lucrèce, héroïne de la
légende romaine. Un soir, alors que Lucrèce dormait, Tarquin, le fils du roi, entra dans sa chambre et la
viola. Submergée par la honte, elle se suicida.
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