Page 22 - catalogue_2012

Vidéos d’Ici et d’Ailleurs

Catherine EGLOFFE, 1 mn 06, 1'26, 2011
Ce très court fragment est dérobé à une centaine d'heures de
tournage d'un documentaire à venir sur le travail des femmes dans le
monde. Ces nombreuses vidéos ont été tournées par un collectif de
six artistes, un collectif transitoire qui travaille en autoproduction avec
des soutiens ponctuels comme l'Ecole d'art de Metz, l'Association
Plus vite...
Le montage impose son temps fort d'écriture, de pensée où chacun
des artistes regarde les images tournées avant d'engager le travail de montage à proprement parler. Lors
de cette étape, s'est imposée cette courte réalisation. Quelque chose, d'un fragment d'à peine 10 secon-
des, a posé en lui-même la question du regard et surtout du rapport de pouvoir qui s'institue par les regards
appareillés de la caméra.
Le ralenti porte ce travail des regards, il fonde le questionnement à l'instar d'une photo. Ainsi même, sans
la traduction de cette phrase en bambara, “Vous ne pouvez pas nous filmer et partir comme ça”, le refus
d'une captation autoritaire était induit dans le croisé de nos regards.
D.S

Ellen WETMORE, Shredding, 1’40, 2010
Un autoportrait. Sans mots dire, je pose ma tête sur une pile de
monographies d'art, qui ronge mon corps physique. Shredding médite
sur ceux qui m'ont précédée dans l'art, mais aussi sur l'idée émise par
Stendhal d'être perdu dans l'art et accablé par lui.

Agnès QUILLET, Chant silencieux, 5'58, 2011
“Je n'ai même plus envie de regarder par la fenêtre - il y a tant de
femmes qui rampent, qui rampent à une de ces allures ! Je me
demande si elles sont toutes, comme moi, sorties du papier peint?
[...] Je suppose qu'il me faudra rentrer derrière le motif à la nuit
tombée? Quelle torture!
C'est tellement agréable d'être ici, dans cette chambre spacieuse,
et d'y ramper en toute liberté.”
Charlotte Perkins Gilman, The Yellow Wallpaper

Laëtitia LAZIZI, De 1980 à 2011, 2'14, 2011
"Le corps est le tombeau de l'âme". Quête du paraître, interrogation sur
ce qui fait l'être, qui fait son identité physique. L'esprit se retrouve
confronté à une multitude d'images physiques de son écorce, invité, à
s'y perdre : l'image "d'avant", l'Original, les images "intermédiaires",
celles des étapes, l'image "actuelle", celle de maintenant, et bien sûr,
l'image fantasmée que l'on a de soi, cette représentation que l'on a de
soi-même, évoluant au jour le jour, au gré... des états d'âme. Une image mouvante, un reflet qui est sien
sans l'être.

22 Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Faut Voir