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Carte Blanche au Labo Clermont-Ferrand




Le Labo à Clermont-Ferrand a été créée au moment du développement du numérique, quand la
vidéo a permis de démocratiser les moyens de production. Le Labo s’est ouvert à des films dont des docu-
mentaires qui n’obéissaient plus aux modes de narration canoniques. Ainsi, des œuvres venant de l'art
vidéo, des films ne trouvant pas de niche dans les festivals “classiques” ont-ils été programmés dans cette
compétition d'avant-garde. La rétrospective du Labo à Traverse se veut emblématique de cette option.
Sébastien Duclocher

A famille portrait de Joseph Pierce (4’30, 2009) ce film d'animation en rotosco-
pie qui décrit une photo de famille en dessin. Le principe du film renverse l’atten-
te, puisque le cliché est censé figer le temps, où se développe une ambiance,
alors que s’explicitent des relations tendues dans cette famille lors de la cons-
truction de la photo. Or se développe une étrange ambiance jusqu’à la férocité.

Night Mayor de Guy Maddin, (13’54, 2009) Grand prix Labo 2011, ce film
d'artiste est la quintessence du Labo. Au fur et à mesure de son œuvre, en
court et en long, Guy Maddin poursuit sa voie, en dehors des circuits et des
normes commerciales. Un film de Guy Maddin est comme un cadeau en
marge de l’hégémonie d’un cinéma qui se veut “bankable”, rentable.


Diane Wellington (16’, 2010) film d’Arnaud Des Palières, dont le principe narratif
dépasse nettement la norme, pour produire un portrait avec des images d’archives
retrouvées dans une collection, Arnaud Des Pallières colle une narration.




Big bang big boom (9’55, 2010) de Blu qui est un artiste contemporain à la
production sauvage, qui n’a d’abord connu comme créneaux de diffusion que les
réseaux internet. Repéré avec Muto, il est depuis la coqueluche des festivals
avec ses films d’animation en décor réel, dont les images et les figures s’empa-
rent des murs de la ville.

Turning (10’, 2010) de Karni and Saul, deux artistes britanniques, est retenu
car l’une des marques de fabrique du Labo est la trans-disciplinarité, qui
s'exprime à merveille dans ce film qui mêle fiction traditionnelle et toutes
sortes de techniques d'animation

Loom (5’20, 2010) de Jan Bitzer, Ilija Brunck, Csaba Letay, prouve parfaitement
les développements de la technologie numérique, grâce à laquelle nous parta-
geons l'espace d'un instant, la rencontre entre un papillon de nuit et son préda-
teur, une araignée. Le point de vue macro sur le moment fugitif de la vie de deux
insectes, examine la cruauté de cette lutte.

The external world, (15’, 2010) de David O'Reilly, est un film d'animation qui
n’est en rien séduisant. David O'Reilly ne cherche pas à attirer par de belles
images, ni par de belles histoires. Bien au contraire, son postulat est d’enlaidir par
des dessins à l’exagération des traits, et des saynètes grotesques et cruelles qui
se situent quelque part entre l'absurde et les Monty Python.


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