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Carte Blanche à imagespassages
VIDEO signifie « JE VOIS », Simone Dompeyre ajoute « FAUT VOIR », imagespassages relève la
proposition et interroge VU/PAS VU/ENTREVU … et FAKE : un programme étrange où il est question d’art,
de cinéma, de musique, de danse, de littérature, de photo de famille, d’espace privé et d’espace public,
de non-lieux, donc de politique……
Apparition, disparition, modifications imperceptibles ou éblouissement, tout ce qui tourne autour du
sens de la VUE, passe aussi par l’OUÏE, le TOUCHER et parfois le MOUVEMENT. Les artistes ne s’en et
ne nous en privent pas, retenant les moyens les plus simples, comme les plus sophistiqués, les archives
retrouvées et les moments improbables… pour un questionnement récurrent sur la perception dans le
domaine de l’image en mouvement
VOIR ou ne PAS VOIR, le programme d’imagespassages (qui remercie les artistes) se situe entre
deux formes de cécité, pour commencer celle indiquée par le titre de l’œuvre des deux artistes italiens «
le SILENCE des YEUX », qui par le choix des mots permet d’entrer dans le domaine des SENS et par la
chorégraphie dans celui du MOUVEMENT… pour se terminer sur la rupture d’avec le monde « normal »,
« visible », « visitable » et sur l’isolement, à travers la « mise en scène » de Bertrand Wolff.
Si « faut voir » est plus une expression sur le DOUTE, les œuvres des artistes nous mènent moins
dans cette direction que dans celle d’une perception plus aigue à tenir face à notre environnement et ils
nous demandent d’être attentifs à ce qui nous entoure et à la signification d’images, d’actions qui peuvent
sembler banales au tout venant, par leur prolixité.
imagespassages a exploré ces œuvres, où des images mentales ou physiques préexistantes
nécessitent un nouveau questionnement, pour ne pas rester sur de l’acquis ni sur du doute ou de l’ex-
pectatif.
Si Alexia Turlin, Roxane Billamboz ou Pascale Guinet, empruntent des icones aux medias, ce n’est pas un
hasard, si Jenny Marketou n’intervient pas une fois de plus sur la frontière d’un point de vue géopolitique,
mais lui adjoint une dimension sociétale, celle d’un nouvel espace où d’autres formes de relations s’é-
changent (même par nécessité) c’est peut-être pour dessiner une nouvelle cartographie définie par les
relations humaines et non par les NON LIEUX.
Si je m’attache au travail de Valérie Rougé, c’est parce qu’il demande, une attention extrêmement
fine, pour décrypter les modifications qui s’opèrent sur cette photo de famille trouvée, qui nous mène à une
définition de l’art avant tout, la transformation du réel par l’imaginaire. Quant au « festin nu » de Bertrand
Wolff, plus littéraire par sa référence, c’est parce que l’œuvre s’appréhende par l’oreille.
Bien des fois je souligne, qu’appréhender l’art contemporain, n’est pas « difficile », comme il est
dit trop souvent, mais qu’il s’agit essentiellement de regarder autour de soi, avec plus de liberté et de per-
tinence, que l’environnement n’est trompeur que dans sa superficialité, qu’il est constitué d’un nombre
extraordinaire de strates, parfois mêmes sont en opposition entre elles et que c’est de cette complexité,
que le SENS, après les sens, devient riche .
Annie Auchere Aguettaz pour imagespassages
Simone DURANTE, Il silenzio degli occhi, 7’49, 2008
Valérie ROUGE, Sans titre
Jenny MARKETOU, DE_LETE, 2’, 2006
Pascale GUINET, "I'M A FAKE" WANDY ARHOL , 3’08, 2008
Roxane BILLAMBOZ, How to disappear brightly, 4’25, 2007
Bertrand WOLFF, Naked Feast, 6’, 2005
Alexia TURLIN, Romy Schneider, 3’20, 2009
Alexia TURLIN, Le médium et le message, 4’53
Alexia TURLIN, Dans le fond de mon esprit, 5’20
Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Faut Voir 33