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Vincent CICILIATO
Ordinary Compulsions
Montage partitionnel puisque les gestes anodins et légers, de toucher sa veste, de vérifier au
centimètre l’emplacement d’une chaise, d’ouvrir et de fermer une porte, d’enfiler et d’enlever un pantalon
ou de vérifier le col de sa chemise, s’amplifient en changement de tempo, accelerando. Le glissando des
entrées et des gestes se fait avec accrocs, les sautes fissurent les mouvements, l’accélération porte.
Le rythme se contamine des gestes eux-aussi de plus en plus rapides.
La dernière à rester s’avère emblématique de la douleur des autres, jeune femme, la troisième
entrée, visage de Butô, assise d’emblée au sol, la seule sans autre “meuble” qu’un cahier recouvert,
qu’elle a lu en détachant difficilement les lettres, avant de le lâcher et de se gratter, gratter encore et
encore, de plus en plus convulsivement… Le sang ne macule d’abord que sa petite robe légère, puis
ensanglante son cou, son corps et elle reste, dans l’espace sans lieu, atopie parce qu’ils ne parviennent
pas à habiter leur corps.
Simone Dompeyre
Photos in situ : Arnaud Segond, Robin Cuquel
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