Page 102 - catalogue_2013
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Pierre CLEMENT
Présumé Coupable
L’histoire, la durée, le temps, l’essai, la tentative sont des mots qui prennent sens dans mon
atelier. Les babioles sémantiques que je tente de mettre en espace, prennent aussi souvent racine dans
ces notions, mais pas seulement. J’aime à laisser libre la lecture, la navigation qui s’opère dans la fiction,
je veux dire que le narrateur disparait. Une couche de sens sur une autre.
Mes installations ne sont peut-être qu’en un état temporaire de finalisation. J’arrête le travail juste avant
qu’il ne me “parle” trop. Ainsi le spectateur finit l’expérience. Il a tout loisir de regarder à souhait dans la
direction qu’il souhaite, même si je définis un cadre de départ.
Ces pièces se raccrochent ainsi à des histoires, personnelles, collectives, comme elles renvoient à
l’histoire de l’art, en empruntant des codes connus. Une telle lecture glisse sur ce qu’on pourrait appeler
un langage. Et ce langage/code s’avère pertinent quand il s’agit de raconter des histoires. Puisqu’il faut
émettre et rapporter à un moment donné ce que l’on voit ou ce que l’on a vu, la transmission s’impose.
Le poids du passé ramène la recherche artistique à sa place, même si les artefacts seront lus par les
archéologues du futur. C’est sur ce terrain que je souhaite aller quand je produis Présumé coupable.
Pierre Clément
Photo in situ : Robin Cuquel
Installations / Expositions - Histoire(s) 103