Page 98 - catalogue_2013
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Yvonne CALSOU
Eternelle histoire
Des enfants dans un parc toulousain, leurs cris résonnent du plaisir de l'instant du jeu. Pourtant
ces voix s’éloignent comme happées par l'oubli.
Un portrait d’enfant, mignon, cheveux bruns coiffés simplement, loin de tout modèle, tête légèrement
penchée obéissant à la demande de poser d’un familier. Il est l’objet choisi du plan, la faible profondeur du
champ efface la localisation par le flou d’un mur, d’un espace.
Il sourit sans excès, image de quiétude, de confiance.
En surimpression, hors du temps, un dessin de crâne englobe le contour de sa tête. Orbites très
marquées, rictus de la bouche sans chair, sans lien avec un corps, ces signes précisent la mort…et
bientôt, s’efface totalement le visage de l’enfant pour que reste le crâne. Aussitôt de penser à une Vanitas,
nature morte en français, qui au-delà de celles qui englobent des objets symboliques du temps, horloge,
sablier voire fruits en décomposition, se cantonne au squelette humain et précisément à son lieu dit de
pensée. Vanitas cruelle puisque ce n’est plus un enfant qui joue avec un de ces objets mais lui seul, tout
petit que l’on reconnaît comme voué à la mort. L’homme est mortel dès la naissance.
Pourquoi ne pas renverser l’approche, les jeux d’enfants envahissent l’espace encore et toujours par la
boucle ; l’enfant récupère par cette musique de cris, la vie… ainsi la leçon peut être “profite de la vie, joue
autant que tu le peux, la vie est à emplir de ce que l’on en fait”.
Simone Dompeyre
Installations / Expositions - Histoire(s) 99