Page 107 - catalogue_2013
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Gwen GERARD
Dormissimo
De cette abondance d’objets-signes, Gwen Gérard ne retient que le polyèdre, et non d’autres
figures comme la table de Jupiter ou carré magique désigné dans l’espace de la gravure originelle par
l’aile et dont la somme des chiffres calculée selon l’horizontalité, la verticale voire les diagonales atteint
toujours 34, et, dès lors, se résout ; elle ne retient que le polyèdre qui conserve intact en 2013 son
pouvoir d’étrangeté de 1514.
Construit selon une géométrie précise, calculable, il accepte les lois de la perspective, mais il
déroute comme insondable. Il ne figurait pas parmi les corps originels platoniciens, il ne figurait pas parmi
le modèle d’objets à construire. Pris par le calcul, il tient mais comme en équilibre fragile. Possible mais
insondable. Opaque et transparent.
Le travail de Gwen Gérard a su percer cet antagonisme existant pour les neurones, comme métonymie de
l’œuvre artistique, appréhendable, descriptible mais jamais réellement circonscrite, elle est dans un lieu,
là, ICI BAS – notre espace / HORS de SOI - car l’installation ne s’arrête pas à un regard, sa définition
calculée se transforme HAUT de Là de cette précision arithmétique.
Simone Dompeyre
Photos in situ : Arnaud Segond, Robin Cuquel
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