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Maximilian SCHMITZER

                                            going in circles

                 Le footage constitutif de going – forme progressive, le en train de se faire - in circles, en cercles
      adopte aussi cette structure qui, non seulement, revient à son incipit en deux temps, mais s’achève sans
      s’achever sur la valse, danse que rien n’arrête hormis la fin de la partition musicale.

                 Incipit et explicit en deux temps ; la séquence de découverte par la Wendy de Shining, sur une
      épaisse liasse de papier, d’une même absurde phrase là où elle devrait lire le roman commencé par Jack,
      son mari, est emportée par une valse extradiégétique significative de sa reprise obsessionnelle. Cette
      musique entraîne le rapprochement d’images d’un reportage télévisuel sur le bal, à Vienne, des débutan-
      tes qui valsent toutes vêtues de la robe blanche indispensable à cet usage.

                 Entre eux, d’autres emprunts poursuivent cet éclectisme de sources : La Ronde de Ophuls, Le
      Troisième Homme de Reed, 2001 L’Odyssée de l’Espace, Métropolis de Lang mais aussi des émissions
      de variétés, de chansons ou de Jazz, films d’amateur ou de seconde zone, spots publicitaires et même un
      cours de géométrie.

                 Tous impliquent le cercle ; la rencontre du Troisième homme a lieu sous La Grande Roue, la
      gymnastique de l’astronaute doit suivre la forme de la station interplanétaire, l’ouvrier peine à pousser
      l’aiguille de la grande horloge, une voiture parvient à franchir une rivière en tournant sur elle-même, la
      famille fait la ronde en réunissant grands parents et enfant ; la serveuse porte son plateau de boissons en
      faisant tourner autour de sa taille un hula hoop ; le chanteur sur le plateau télé, quant à lui, chante
      Carrousel et l’indispensable Ophuls, dont le film suit la confusion des sentiments du roman de Schnitzler,
      lance, dès l’incipit de La Ronde, un meneur de jeu, en cape et frac, qui, contournant un manège, invite à
      reconnaître la circularité de l’amour qui rassemble tous les hommes. Il en lance le tournoiement en
      chantant “pour que l’amour commence sa ronde, que manque-t-il ? Une valse”.

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