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Arnaud SEGOND
Exil(s)
L’installation ne secrète pourtant pas la peine, mais une partition en sourdine qui, en contrepoint,
retrouve des images d’archives personnelles ou plus sociologiques, des images de la retirada avec le poids
d’ignominie de l’enfermement dans les camps ; elle les tisse à l’histoire industrielle aveyronnaise, dans
l’activité des hauts fourneaux comme dans la destruction des usines. Elle suggère que les descendants de
ces Espagnols se confrontent ainsi à deux difficultés, celles de la reconversion industrielle et du manque
de travail et celle de la reconstruction de soi avec ou sans mémoire de l’origine.
Ainsi l’installation occupe-t-elle diversement l’espace et par là, refuse la description type reportage, comme
le discours documentaire. Plus encore, le dispositif intègre celui qui y vient en l’obligeant à se voir
regardant, à s’impliquer ne serait-ce que dans cette déambulation hors et dans la petite enceinte qu’il crée.
L’espace de l’installation obéit à ce moment de soi à soi, parce qu’il oblige à seul, y pénétrer, à
seul y trouver son propre cheminement.
Simone Dompeyre
Photos in situ : Céline Canton, Robin Cuquel 131
Installations / Expositions - Histoire(s)