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Zhenchen LIU
L'adieu
“Cent ans après Le Titanic, mais oublieux de son naufrage, un des plus impressionnants et
luxueux bateaux de croisière, le Queen Mary 2, part au crépuscule, pour une traversée transatlantique
vers New York. L’adieu en un seul plan au ralenti décrit les passagers disant adieu au continent.”
Les gestes canoniques, les vêtements idoines, la structure topique, tout concourt à la définition
du voyage transatlantique. Cependant L’adieu entraînerait hors des plaisirs – même ceux ainsi préparés,
conformes, calibrés… car, contrairement à l’image de ces gestes qui se font par plaisir d’en être, depuis
la rambarde du pont ou par fantasme de les rejoindre, depuis le quai - il ouvrirait la nostalgie de ne plus
se voir et, resurgit le fantôme du Titanic.
Au-delà, ces 18 minutes reviennent à l’une des questions premières de la vidéo et de sa temporalité en
faisant se rejoindre le temps de la traversée du champ par le navire et celui de la vision de cette
traversée. Le temps comme donnée constitutive plus que toute histoire.
Un film comme un pari.
Celui de ne rien raconter et pourtant de captiver avec ce frissonnement de léger énervement de se laisser
prendre sachant que le passage en est constitutif. Il passe et est de ce passage.
Simone Dompeyre
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