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Jill VANDENBERGHE
Territoires
Territoires fait partie d'un projet d'autoportrait fictionnel
The hunters project.
Des gestes simples mais singuliers portent tous la même
question : Comment demeurer ? Comment rester en vie?
La figure du chasseur/cueilleur m’intéresse, car elle est
consciente de la place qu’elle tient dans la nature.
À quelques centaines de mètres des sentiers battus un
nouveau paysage se déplie.
Désert, vivant mais endormi. Comment m’y introduire? Comment me mettre à son niveau?
Dans la forêt l’homme se fait rare. Il ne reste plus que l’essence. Le souffle.
L’éloignement de l'autre, dans le projet d’une solitude volontaire.
Le corps dans une sorte d’intemporalité et l’acceptation du temps qui passe dans le silence et l’immobilité.
Jusqu’à ce qu’arrive la perturbation.
Ensuite, c’est la loi du plus fort.
La chasseuse/cueilleuse est emblématique d’une force profonde et d'une patience retrouvée.
Avec mes outils, mes prothèses et mes peaux, je pars en expédition. Chacun de mes instruments a une
fonction très précise et est emporté en ce voyage entrepris dans le but de combler mes besoins
primordiaux.
Je cherche à établir un ordre. La forêt nécessite une organisation autre. Je m’adapte à elle.
Je m’adapte toujours et encore.
Un corps qui n’a pas d’identité fixe peut aller n’importe où.
Comme l’Arlequin de Michel Serres, je ne fais partie d’aucune communauté, mais très légèrement je fais
partie de toutes les communautés.
Jill Vandenberghe
Photo in situ : Robin Cuquel
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