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                                    Gwen GERARD

                                    Au Centre Culturel Bellegarde
                                                    Inex

      Ce procédé propose au travers d’une réécriture de l’image en mouvement et de la bande son,

via une poche d’eau, une quête sur l‘origine de la perception de l’image en tant qu’espace imaginaire lié à

la réalité de ce que l’on ressent.

      Ce faisant, la vidéo de l’installation est construite autour d’images filmées puis projetées en

temps réel ou en accéléré et re-filmées. Ainsi, tous les mouvements : ceux du film projeté et de son image

filmée se croisent pour y être associés à la bande son.

      Le morceau numéro XXVI de Robert Hampson de l'album Firmament IV devient support et élé-

ment actif du processus. Le son, cet autre mouvement participe à la dématérialisation de l'image et de sa

représentation, la transforme en énergie intemporelle et, ainsi, remonte à sa source: la lumière et son spec-

tre.

      Des images d’échographie dont la spécificité est de diffuser une image invisible à l'œil nu, ici celui

d'un embryon de cinq mois et demi, nous plongent dans l’espace originel et introjectif du perçu au travers

du liquide amniotique. Montées et accolées à des scènes tournées en extérieur dans la région du lac du

Salagou et en temps réel de décembre 2009 à mai 2010, elles sont toutes deux retravaillées en repiqua-

ge et en mouvement. Ces travellings s’y rencontrent en un même liant : le son.

      La musique, vibration de l'air reconduite à travers une poche d’eau, allie tout comme les thèmes

retenus cette jonction entre eau et air, en ponctue les changements d'état, le rythme, la fluidité d'un espa-

ce à l'autre se confondant ainsi avec la lumière.

      La projection se fait à la verticale sur un matelas à eau de 2 mètres sur 2 mètres, tel un gigan-

tesque placenta, reposant sur des enceintes diffusant la musique de Robert Hampson. De ce fait, l'eau fil-

tre à la fois l'image et le son. Le spectateur est invité à s’allonger sur le matelas pour devenir lui-même élé-

ment sculptural vivant. Tour à tour spectateur contemplatif et acteur prêtant son corps / écran à l’installa-

tion, il en devient à travers des sensations, la forme et le sens.

      Inex est l'une de ces « Espèces d’ Espaces» où l'introjection devient projective, l'invisible visible,

le son image, l'imaginaire réel, le processus essence.                          Gwen Gérard

                                    Installations / Boucles vidéos - Processus                                    111
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