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                               Aude FOUREL

                                             A la Galerie Concha de Nazelle
                                                         Attraversare Roma

                                                           L’amour de Rome du cinéma
                            Un tel amour joue sur les deux lectures de l’expansion : « du cinéma ».
                 L’amour du cinéma pour Rome/ l’amour pour la Rome du cinéma : Rome objet, Rome sujet… L’objet Rome
                 telle que le cinéma nous l’a fait connaître, la Rome du cinéma, celle du point de vue des cinéastes italiens
                 de Rosselini à Fellini, avec une particulière accroche de Pasolini qui, en Rome désignait la source, la mère
                 ainsi que le manifeste le titre même du film : Mamma Roma dont un fragment de dialogue s’intègre dans
                 ST2 ou l’amour cinématographique de Rome, celui qui conduit à la filmer encore.
                 L’amour que porte le cinéma à Rome, ou l’amour que l’on porte à la Rome cinématographique.
                            Aude Fourel ne choisit pas, elle est l’arpenteuse de Rome, la ville d’aujourd’hui mais elle la voit,
                 la filme selon des images mémorielles du cinéma, plus encore, elle lie son regard aux paroles diverses de
                 divers films où Rome reste la question posée. Ainsi un dialogue en off - Aude reconnaît ses amours fil-
                 miques en reprenant la bande italienne - même si le doublage n’en fut pas dirigé par Duras - du Dialogue
                 de Rome* de 1982, de cette réalisatrice, documentaire qui lui fut commandé par la RAI. L’échange entre
                 un homme et une femme décrit la peur qu’elle, la femme, ressent de Rome qu’elle juge différente de ce
                 qu’elle montre et l’homme de lui rétorquer qu’elle a « peur du visible des choses »… ce à quoi succèdent
                 des mots qu’Aude Fourel pourrait faire siens: « je suis atteinte de la ville.»
                 Lorsqu’un employé nettoie une fontaine avec son épuisette, même si les sculptures restent hors-champ,
                 c’est le bain de La Dolce Vita qui s’inclut dans le champ.
                 Lorsqu’au marché, un vendeur aguiche les badauds à coup de « Tout à un euro », ce sont les appels de
                 Mamma Roma qui se superposent.
                 Lorsque dans les rues, la description d’un tableau se fraie en off, c’est encore celle-là qui survient.

                            *Aude explique avoir cherché ce film pendant presque un an, avant d'avoir la chance de voir, à la Villa Medicis, la copie unique
                     16mm rougie par le temps . Le film original se construit avec la voix off française, Duras et Yann Andrea dialoguent. La RAI avait fait
                     doubler le film pour le public italien. « Aujourd'hui, j'ai de nouveau perdu la trace de cette copie unique… Dans le texte des sous-tit-
                     res, j'ai respecté le texte de Duras, celui que j'ai retrouvé dans ses notes manuscrites à l'IMEC à Caen, avec l'autorisation de Monsieur
                     Jean Mascolo, son fils.»

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