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Werther GERMONDARI
A Xpedit
Imply red
Non Estinguere il mio Fuoco /N’éteignez pas mon Feu
Naissance, Consumption et Mort d’un Astéroïde/ Nascita, Consunzione e Morte di un Asteroide.
Le sérieux du sous-titre, genre mode d’emploi ou sommaire d’un discours savant ne dupera pas les connais-
seurs des travaux de W. Germondari portés par un malin humour ici, et par de l’ironie plus mordante là.
Tel diptyque photographique sait cadrer les effets de sens de la rencontre entre un crucifix sculp-
té à même le bois, déposé négligemment sur le sol et le panneau d’indication d’un extincteur auprès de
cet appareil ou de celle entre un signal lumineux de sortie de secours et un tondo d’un Christ bénissant ;
l’œuvre poursuit cette verve en s’intitulant Non Estinguere il mio Fuoco /N’éteignez pas mon Feu.
Ce plaisir de détourner les icônes s’était démontré dans une autre série, indicielle quant à elle, du rapport
à la science annoncé par Imply Red. Dès les années 1990, Werther Germondari détourne des relevés
d’ADN de l’Institut de Biologie C.N.R. de Rome pour ses D.N.A.rt : fragments d’Inconnus.
Photographiés en bromographie - le bromure est un sel utilisé pour la photographie* - ces fragments sont
considérés par l’artiste comme autant de portraits qu’il rapproche des Portraits d’Inconnus/ Ritratti di
Anonimi de la Renaissance Italienne. Se souvient-il de l’hypothèse selon laquelle le Suaire de Turin aurait
été ainsi confectionné ?
Fragment d’Inconnu III et Fragment d’Inconnu V, bromographies, de 24x30cm, de 1991.
Naissance, Consomption et Mort d’un Astéroïde lie les deux pôles: la distanciation par l’humour
et la science. Précisément l’astrophysique qui, grâce à divers télescopes spatiaux dont Hubble, capte les
événements intersidéraux et cherche à les expliquer. Ainsi, il y a peu, a été commentée la désintégration
d’un astéroïde en une dizaine de petits fragments, par un article deThe Astrophysical Journal Letters. Elle
laisse les astrophysiciens sans réponse sur sa cause, ni produite par une collision avec un autre corps céles-
te, ni par son éclatement sous la pression induite par le réchauffement et la vaporisation des blocs de glace
qui le constituent.
Ces savants cherchent aussi à saisir la naissance du monde, il y a quelque 13,8 milliards d’années, lors de
ce qu’ils ont dénommé le Big bang : l’univers était tout à la fois plus dense et plus chaud qu’aujourd’hui, chaud
et dense à tel point que la matière n’existait pas encore. Cependant, les termes pour décrire l’univers avant
le Big bang n’existent pas plus, encore, que les concepts physiques ou mathématiques pour le concevoir.
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