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                            Franck H.PERROT

                                            A la Galerie Concha de Nazelle

                                                          Manhattan’s Hand

                            Lorsqu’on désire savoir l’itinéraire de Franck H. Perrot et que l’on visite son site, l’accueil est de
                 dessin : silhouette d’homme formée par les contours de l’issue d’une caverne, elle-même faite de traits; de
                 type fractal, site aérien. Par la couleur mauve autour de l’homme, la sérénité l’emporte malgré les nuages
                 moutonneux : ils sont flanqués d’un soleil. Puisqu’une ombre devance l’homme, on peut y lire la sortie de
                 la Caverne, celle où les hommes emprisonnés et attachés ne voient que l’ombre du réel.

                           Ce préambule recèle le fondement pensé du projet de l’artiste, son ancrage dans une simplicité
                 réfléchie. Puis, quand on entre dans ce domaine sur la pointe du doigt, comme l’on dit des pieds pour ne
                 rien bousculer, c’est une main qui presse un objet improbable, en dessin... Une main précise, contour et
                 ongles marqués. Et sous cette main, la potentialité d’autres mains que l’artiste dénomme « livres/ les vides/
                 interzones », or ce qu’elles palpent tient de la couleur responsable de la forme, sans autre limite qu’une bor-
                 dure non marquée.

                            Le dessin annonce les séries, le dessin
                 est au fond comme il préfigure le site. Ce dessin
                 réunit le simple connaissable et l’inventé plus
                 « diluable ». ll réunit le net et l’indécis.
                 Ainsi naissent des invitations à voir autrement, à
                 apprécier les choses vues se différenciant par tel
                 composant, tel trait, tel ton.

                            Rien, dès lors, de surprenant à la lec-
                 ture du titre : Manhattan's hand, de cette instal-
                 lation complexe et simple simultanément.
                 Une vidéo passe sur un grand écran plat devant
                 lequel est posée une vitrine de bois clair. La
                 main y est en dessin au fusain, matériau le plus
                 simple et le plus utilisé dans les études, les
                 esquisses, puisqu’il est capable de noirs très
                 profonds, il peut aussi les tracés précis, fins
                 comme très larges, selon la main qui le dirige.

                            Découpée, la main repose dans la
                 boîte de bois brut dont la matière noueuse ne se
                 cache pas, et qui fermée d’une vitre, l’exhibe
                 comme objet à protéger, ou invite à mieux voir
                 ce qui, par là, n’est plus, un simple dessin
                 découpé. Auprès d’elle des cailloux brillants, aux
                 formes irrégulières apportent un autre élément
                 brut, naturel.
                 Brut/ travaillé/ vitre/ cailloux/ main d’homme : les
                 éléments sont hétérogènes visiblement, ils com-
                 posent cet ensemble.

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