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                            Franck H.PERROT

                           Cet artefact volontairement artisanal - fait manuellement - participe à la rencontre d’un paysage
                 urbain aux antipodes de la représentation ouverte par la vitrine mais abordé, dès le nom de l’œuvre : New
                 York. Le cadre se dépasse. «Cadre» réclame son emploi polysémique, il est non seulement l’espace du
                 lieu évoqué, mais aussi celui de la boîte-bois et de la limite de l’objet, des limites puisque le cadre de la
                 vitrine voisine l’écran et ainsi s’assemble à la vidéo qui s’y diffuse.

                            Le champ-vidéo est pleinement occupé par une scène étrange puisque une main « autonome »
                 en amorce, au premier plan exhibe des cailloux tout aussi brillants : écho explicite des élements de la boîte.
                 En profondeur du champ, se découpant sur le ciel, les gratte-ciel new-yorkais ceux aux façades en esca-
                 liers proches de Central Park, en deuxième plan, un écrin de végétation, arbres et pelouses et de rochers
                 de ce parc-là sur lequel la main tend les cailloux.

                            Le même rassemblement humain/environnement/nature différemment lié. La même préoc-
                 cupation de rapprochement de lignes nettes « délimitantes » et de formes brutes ; de l’homme et de
                 ses artefacts et de ce qui est déjà... que l’homme transforme.

                             Plus encore, un autre encadrement inscrit la vitrine Manhattan’s, dans sa ville d’exposition : la
                 mise en abyme s’y poursuivant : l’installation est visible derrière la vitrine d’une galerie dont les murs de
                 brique rose disent Toulouse.

                            Ajout d’un espace à l’espace en écoute des préoccupations de Franck H. Perrot.
                                                                                  Simone Dompeyre

                               ce que l’artiste en dit :
                            « Cette pièce peut être appréhendée comme une vanité contemporaine. C'est lors d'un séjour à
                 New York, que je fis la découverte de micaschiste sur une butte de Central Park. Cette matière friable
                 brillait.
                 J'en saisis quelques fragments et les exhibais face aux buildings rutilants de Manhattan. Ce geste que je
                 filmais fut oublié.
                 A la redécouverte des minéraux chez moi, il me vint l'envie de prolonger ce travail à partir de cette première
                 intuition filmée. Je dessinais ma main, découpais son contour en préservant un bandeau/lien au support,
                 pour ensuite le reporter sur le bord opposé de la feuille. Je collais les pierres sur le papier et fixais l'en-
                 semble sur un carton rigide; j'enfermais le tout dans une vitrine tel un trésor archéologique.
                            Ainsi plusieurs espaces de représentation, dialoguent-ils avec le regard.
                 De concert, la vitrine et la vidéo ouvrent la problématique du rapport au regard/temps et tentent de ques-
                 tionner les notions de présence/absence, plein/vide, réel/virtuel. »

Installations / Boucles vidéos - Processus                                                                                        119
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