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Jérémie DAULIAC

L’appareil de projection y faisait tourner un disque porteur des images d’un mouvement décomposé (souvent uti-
lisé pour une étude anatomique du mouvement d’un animal). Et nous retrouvons dans la vidéo de Jérémie Dauliac,
une telle sensation de décomposition du mouvement associée à la répétition en boucle d’une image : celle du cheval,
figure emblématiquement liée à Muybridge. Il prit le pari de confirmer la théorie de Marey selon laquelle les jambes
du cheval au galop ne quittent ensemble le sol qu’une seule fois, et réussit grâce à ce procédé de décomposition.

Jérémie Dauliac capte notre perception première et la déplace vers une perte de repères si dans
nombre de ses travaux, il détourne des objets de leur fonction propre, il ne se cantonne pas à détourner le pare-brise
mais la vidéo même. Sans dissocier le sens du faire et le lieu du voir, il compose cet objet autonome qui tourne tel
un moteur, et qui devient lieu de rencontre entre un mécanisme et l’image qu’il crée.

Julien LAGORCE

Photo : Beatriz MATIAS

108 GALERIE CONCHA DE NAZELLE
INSTALLATIONS
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