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Ingeborg SAMBETH
La composition de ces tableaux photographiques invite à un regard distancé, elle signe le débordement
du lieu. Elle incite à penser un énoncé qui se différencie de cette image. Ce n’est pas le témoignage d’une photo-
graphie trace d’un réel existant mais une image processuelle. Elle garde des critères de précision, de netteté des
espaces et des estivants en jouant l’attestation, mais elle les implique en un non-lieu ou en un autre-lieu que celui de
leur photographie originelle. Cependant, celui qu’atteignaient les visiteurs n’est pas indiqué voire effleuré autrement
que par la position en hauteur, ce n’est pas le lieu réel qui importe mais l’attente pour l’atteindre.
L’image n’est pas pour autant fausse puisqu’elle dit la manière que les hommes adoptent pour voir des
lieux classés. Elle est image des usages sociaux; elle en découvre les incessantes suites d’itinéraire, le statut de
passant.
La proposition d’Ingeborg Sambeth est d’emblée montage, elle provoque la collision de deux données,
ce n’est pas, pour autant, un effet de hors champ qui constitue Temps qui dure, ni un type particulier de relief qui
provoque La Montagne, mais que l’on attende, que l’on espère porté par et vers une certaine sacralité laïque.
Simone DOMPEYRE
92 Photo : Beatriz MATIAS
Maquette V3 2015.indd 94 GOETHE INSTITUT
PHOTOGRAPHIE
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