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Performances Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 73

Simone D. et Billgraben
Cedranna / Fabrice LEROUX, « Et nous les os devenons cendres et poudres » F. Villon, Fr.
Le Corps fort et fragile.
Essentiel, sans fards, il est conteur mais il ne nous ment
pas, de la terre aux cieux, à la rencontre des éléments. La
cendre comme la force, l’essence, le début d’un nouveau
cycle.
Ou bien simplement l’inéluctable :
« Car tu es poussière et tu retourneras en poussière »
Genèse 3:19
Danser avec cet élément, l’apprivoiser, sans peur ni fatalisme
juste un instant où le corps s’abandonne pour offrir sa dernière
danse.
Un rectangle de 4 m sur 3 dans l’obscurité et recouvert d’une
couche de cendre.
Une source unique de lumière comme une porte, base de
l’installation, selon le lieu une mise en perspective de ce
rectangle de cendre avec des objets d’enfances cendrées,
miroirs, poli miroir et le fantôme de la performance sur un
écran cathodique. Pour l’existence au-delà du moment.
© R.Larroque Cette performance parle de nous, de nos souvenirs plus
ou moins enfouis, de notre enfance, de nos émotions.
On y parle de la vie, de la mort sous une forme très douce,
comme emporté vers l’inévitable mais sans violence.
La cendre, reste de notre chair humaine, y paraît légère
et caressante, mêlée à la danse elle est comme réveillée.
Nos jouets d’enfance s’envolent, fottent dans l’air. Le miroir d’une grand-mère tant aimée sort du grenier.
Les ambiances sonores résonnent en nous et rendent vivants.
Nous vous offrons notre histoire, peut-être fera-t-elle écho à la vôtre…
Danser avec cet élément, l’apprivoiser, sans peur, juste un instant où le corps s’abandonne pour offrir
sa dernière danse. Entre force et fragilité, l’élan de vie du corps, la beauté et la fatalité.
Cedrana et Fabrice Leroux

« Nous sommes responsables de la beauté du monde » Fabrice Leroux.
Dans la pénombre du début de nuit, tous, nombreux, debout attendaient une cérémonie… pas de
bruit, quand furtive, une jeune femme dans sa jupe de plastique à bulles et dentelle faite de papier
accroché, chaussée de grosses chaussures rangers, commença sa distribution, mains ouvertes, de
mêmes petits papiers pliés. Ils cachaient des mots que bientôt, on entendit, à deux voix celles des
deux artistes - en photographie, sons, vidéo, installation - Fabrice Leroux et - en danse - Cedranna et
dont certains se lurent sur le mur devenu grand écran. Ils disent « universel » et « souvenir », « visage »
et mèche », « vital » et « effacement », « lointain » et « morne » mais aussi « chaleur » et « froideur »,
« revers » et « naissance », « épanouissement » et « décomposition ». Les mots reviennent lors du
dernier mouvement ; ils égrènent les valeurs reconnues à la cendre, sans en refuser l’antinomie, ou en
acceptant celle-ci : « tomber, perte, abandon » mais « embrasser, amour, réveil ».


- 2. Centre culturel de Bellegarde -
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