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Performances Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 80
Par là, se précisent les caractéristiques de l’androïde qui l’enferment dans un comme si de l’humain au
corps lisse, aux pensées et rêves générés par le stockage de données et sans réelle humanité, n’hésitant
absolument pas à se servir du corps de l’autre, à le « tuer » pour se réinitialiser.
Et en vague surgit le doute sur l’assurance et la maîtrise affchées du clone sur l’humain : elles ne seraient
que dénégation du désir de cet humain ou plus gravement encore, sur le constat que l’épisode androïde
n’atteindrait pas plus que l’humain, le bonheur : en effet, la clausule est restrictive sur ses aptitudes :
« Pourquoi n’as-tu pas été plus loin ?/Je ne suis qu’une machine ».
Ainsi malgré la fnesse de l’androïde, ainsi malgré la perruque fuo, le Butterfy de Sandrine Deumier
s’éloigne de Hatsune Miku / en japonais, « premier son du futur », adolescente perpétuelle, aux couettes
bleu turquoise et chanteuse virtuelle, star mondiale et dont le Théâtre du Châtelet programma The End,
« opéra vocaloïde » de Keiichiro Shibuya, en 2013. La voix de la performeuse même si elle susurre avec
effets de modulation, avec effet de voix synthétisée, n’entre pas dans le divertissement, ne se résout pas
dans la compétition d’une star puisque sous le software annoncé reste la trace de l’inquiétude humaine.
L’avènement du robot n’ôte pas la fragile fêlure de l’humanité qui fait de nous des êtres aimables.
Simone D.
- cf. également texte de Olivier Cheval p. 68 -
© R. Larroque
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