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Performances Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 81

Jehane HAMM, The fow out, Fr., sur une musique de D. Percy, S. Jarre et M. Florence

Dans la grande cour patrimoniale de l’isdaT, dont les côtés étaient
tous occupés par des regards désireux de performance, une douche
improbable où l’eau se recueillait dans un bac bas où avançait, tournait
Jehane en performance.
Sa danse sous le fux de l’eau, dans l’eau au sol, répondait aux musiciens
et à la voix, au trio qui participait à cette action. La robe simplissime et
longue, noire et mince s’humidifant portait la fragilité du corps qui y résis-
tait en harmonie sans cassure : bras et cou se penchaient, recueillaient
l’eau. La musique répétitive prenant la pas, la danseuse se précipitait
dans le bas, éclaboussant, se jetait, se reprenait jusqu’au relèvement
du corps dansant comblant l’attente de son public.
Simone D.

Jehane explique : « The fow out participe à un processus de recherche
concernant la mise en abyme d’une sensation, d’une émotion « à faire
© R.Bourrillon sortir ». J’y procède selon plusieurs phases de transformations.
Mon premier temps se consacre à réalisation de la vidéo nourrie d’obser-
vations d’espaces naturels mais aussi des objets trouvés sur le chemin pour découvrir ce lieu de tournage.
En une expérience de l’instant, en silence, me laisser infuencer par le paysage, les sons de la nature,
du contact de l’eau sans perdre la question essentielle du degré d’authenticité du rapport créé avec le
corps dansant dans l’espace extérieur. Ainsi le canapé dans l’eau, afn d’approcher le plus possible d’un
mouvement épuré, comme purifé par elle. La deuxième phase de création m’induit à de nombreuses
variations de ce matériau brut pour inventer une autre danse qui n’aurait presque pas existé avant ou
qui ne pourrait exister dans la réalité - en ralenti, marche arrière. Le Cum Dederit de Vivaldi enveloppant
comme une nappe, provoque, en outre, un effet de narration. Transformer le réel. La troisième étape
se réapproprie le matériau vidéo pour en extraire une structure sur laquelle fonder la performance avec
accompagnement de musiciens. Créer une structure à partir d’un schéma d’une danse ayant vécu diverses
transformations, jouer avec la connotation « d’éternel » de l’image et le critère d’éphémère de la danse.
Entremêler l’une à l’autre pour qu’en surgisse une matière hybride. »

© R.Bourrillon

- 5. L’isdaT -