Page 53 - catalogue 2017
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4. Cinémathèque de Toulouse Projections



S’étant interrogée sur les manières de s’impliquer physiquement
dans l’œuvre, elle préféra attendre jusqu’à ce qu’elle « rencontre
la sculpture », ainsi a-t-elle laissé le mouvement du Light Prop
déterminer les siens, improvisant et expérimentant les mouvements
in situ et devant la caméra.









Agnès QUILLET, PAYSAGE, 3min37 (Fr.)

La scène est vide.
Silence.
Dans un mouvement, très lent, le paysage se fait comme vivant.
Ce mouvement, c’est celui des feuilles et des ombres, celui de la
matière vidéo, vibrations de pixels d’où se dessine et s’eface une
petite flle.
La profondeur de temps dévoile le visage au sein du paysage.
Le corps de cette petite flle est une image, dont le paysage est le
corps.
Silence.
La scène est vide.

Oliver ROSSOL, Die Zerstörung des ordnung, 9min50 (AOM, All.)

Une jeune femme est un matin victime d’un malaise.
Cet incident en découvrant les habitudes et des manières d’être
privilégiées entraîne un commencement de quête d’une morale
diférente.

Cf. Goethe-Institut, p.119






Delia SCHILTKNECHT, PROCEDERE, 6min (AOM, All.)

Les lettres du titre tremblent, métonymiques de la vidéo : blanches,
elles disent le N/B, tracées en animation simple, elles devancent
le petit bonhomme, silhouette aux grands yeux, nue mais asexuée
qu’une voix over accompagne d’explication sur la maladie, elles
portent l’inquiétude de la victime de TOC. D’abord, comme on
lance un La, les fots en remous de l’océan sont le lit mouvant
d’une voix susurrée ou plus claire qui égrène, tout au long, des
dates, connotation de vérité ainsi que le nom, la composition et
la posologie d’un médicament, sauf quand des éclairs empêchent
de l’entendre. Parfois des plans de paysage inversé, une femme
penchée vers le sol, si solarisée qu’elle en est indistincte, fgurent la
difculté d’être au monde, ce que surenchérit en leitmotiv, un plan
portrait d’une jeune femme brune dont le visage est rageusement
crayonné et quelquefois un corps marchant à reculons. L’enfance pourtant évoquée par un plan rapproché poitrine
d’une fllette derrière la vitre d’un train, semble indemne de troubles. Rien ne précise leur cause, tout indique les
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