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6. Les Abattoirs Projections



Dalibor MARTINIS, We The People, 18min (Croatian Audiovisual Centre, Croat.)

We The People, comme une contemplation métapolitique,
emprunte des fragments de flms connus pour les lier aux réfexions
philosophiques de Guy Debord sur la nature et la position «sociale»
des masses d’individus sans individualité parmi lesquelles certains
désignés comme les héros seraient les seuls à être autorisés à
ressentir, à soufrir ou à profter de la vie sur écran.
Dalibor Martinis poursuit en amoureux et du cinéma et de la
pensée, une pensée en footage. Il y associe le spectateur pour le
réveiller à une conscience politique sans leçon, ni premier degré
mais en l’y entraînant dans le bonheur flmique.


Payam MOFIDI, Shâer Koshii (Poéticide), 11min (ENSAD, Iran)
Dans une ambiance plutôt léthargique, une jeune flle désabusée,
soufre de la dureté des événements qui afectent sa vie. Elle se
voit piégée dans un cauchemar sans fn dont elle ne trouve pas
d’issue. Inspiré par un poème persan, Poéticide est une vision
lyrique de la situation d’une jeune flle dans un pays de subjugation
et de transformation, où la population vit sans vie.
«C’est comme tomber dans un labyrinthe, nous pensions être arrivés
au bout mais le chemin s’est contorsionné et nous nous sommes
retrouvés d’où nous étions partis, en un retour au commencement
et très, très loin de ce que nous espérions trouver»; la structure
du flm répond à cette déception, en ouverture, la jeune flle cherche à quitter ce cauchemar or la fn revient à son
projet initial.



Ottar ORMSTAD, mooon, 4min (Norv.)

mooon appartient à la recherche du poète concret Ottar Ormstad.
Tapis de lettres et le y jaune auquel Ormstad s’identife y sont
ses motifs. mooon s’écrit sur des séquences vidéo tournées en
direct avec un Samsung S4, durant ses voyages au Danemark,
en Suède, en Norvège, en Islande, à Vilnius et à Berlin en 2014.
L’opus peut se saisir comme une recherche documentaire sur
l’eau sur la lune, projet débordé puisqu’Ormstad y continue son
amour du multilinguisme en tressant intentionnellement des mots
de diférentes langues laissés sans traduction.
Comme dans sa vidéo natyr de 2010, en incipit, un son fort et une
période de silence, s’y dissémine d’autres références à ses précédents travaux « L’eau-poème » se lie étroitement
au « web-poème » Svevedikt de 2006 et à sa première vidéo LYMS de 2009. Il y convoque encore et toujours à une
expérience individuelle de la poésie vidéo et visuelle fondée sur la connaissance linguistique.



Mikel OTXOTEKO, Círculo de animales, 16min11 (Esp.)

La Danse de Matisse s’est imposée comme point de départ pour ma réfexion sur le modèle circulaire qui se lit des
corps dansants ainsi unis. L’idée est d’atteindre la notion problématique de « transe collective », associée à des
sentiments de libération, si complexe dans les procédures répressives. Círculo de animales est le premier moment
de la trilogie Corps en Transe, point culminant du projet Dance & Drill, qui explore la relation entre les pratiques
de la danse et le fait militaire. Le mouvement rythmique et coordonné des corps a joué un rôle dominant dans
l’émergence et le maintien des communautés humaines. L’anthropologue W. McNeill démontre le lien étroit de très
nombreuses pratiques sociales au sport, l’éducation, le travail, les festivals, les fêtes et les rituels religieux, la lutte
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