Page 179 - Catalogue_Traverse Vidéo_2018
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Prép’Art Installations
Le/s chat/s sont captés en divers axes et la plongée rassemble une des compositions
toujours différentes auxquelles ils participent numériquement et selon la musique
répétitive.
Les transformations sont d’ordre quantitatif, les chats s’enlèvent et se rajoutent, autant
que qualitatif, car le champ diversement occupé prend diverses connotations, sur le
mode du possible, la promenade du chat, à l’improbable envahissement absolu.
Le chat est dans le champ qu’il traverse, galopant, assis, s’étirant avant de purement
disparaître – derrière le volet noir informatique.
Il s’ajoute, impromptu, venant de nulle part en adjonction, en supplément, dans
l’instantané, parfois en réapparaissant.
Il se substitue à un autre, la saute provoque une transformation, le chat devient un autre.
Il change de place, il permute son lieu où il devient, quasiment en clausule, élément
d’une frise.
Les transformations s’opèrent par surimpression, par cache, images reprises,
redoublées : le chat est ou n’est pas là par suppression, adjonction, suppression-
adjonction et substitution-permutation. Si ces figures ramènent à Méliès, elles sont
par la maniabilité du numérique. La manipulation ne requiert pas de trucages ni de
trucs au tournage, les chats errants filmés en iPhone, dans diverses ruelles, dans des
moments différents sont réunis par collage numérique et GIF. Ils sont chats guidant
l’artiste et menant le film et dirigeant l’installation et retenant les visiteurs.
L’artiste dit : « Le chat errant apparaît dans les ruelles et dans les flux des réseaux
sociaux, se glissant sans peine entre espaces physiques et espaces virtuels, à la
manière d’un artiste vidéo. Dérivant de pièce en pièce, en regardant le monde passer,
avec son attitude nonchalante mais curieuse, il attire, on le regarde. En filmant ces
chats errant sans fin via mon iPhone, je suis devenu moi-même un animal errant
et mon choix de collage numérique ainsi que la création de GIF affirment mon état
d’esprit intime et espiègle, et la façon dont je vois le monde. Ce travail a été réalisé en
collaboration avec le producteur et musicien Lee Hong Xuan. »
Simone Dompeyre
Ryan Benjamin Lee, Unfold
2min20 | Singapour
Unfold ne se restreint pas à décrire le
mouvement de dépliage d’une boîte en
carton mais il s’affronte à l’idée de révélation.
L’animation de la boîte, objet souvent associé
photo : Thibault Gaugerenques
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