Page 181 - Catalogue_Traverse Vidéo_2018
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Prép’Art Installations
de lumière, de couleur, la surimpression, le kaléidoscope, le polyécran qui assemble
des images d’origine diversifiée. La main en leitmotiv évoque le tact, les sonorités au
détour des silences réactivent l’ouïe et le sans-mot invite tous les sons de la terre
y compris ceux de la cave noire où sont captés les visiteurs, le mouvement léger,
les respirations parfois le sourire devant la petite enfant réelle qui reconnaît l’espace
comme sien et s’amuse à le traverser donnant autre fonction au gazon.
Le vif reste, il n’y est pas refusé et loin d’une question se sont réunis le mode d’être et
le mode de composer son bonheur en poème visuel, poème qui sait qu’il ne faut pas
en exclure les moments simples du quotidien.
Pour les films programmés de la même artiste, cf. p. 55 et p. 35.
Lorraine Verot
Pauliina Salmien / Mouna Jemal Siala, Sous la surface
3min50 | France / Tunisie
Le triptyque occupe tout l’espace de la cave obscure emportant dans la houle le
corps du visiteur. Alors la tentative des cris des nageurs s’amplifie-t-elle à l’aune
de l’agrandissement de leur corps. Les deux artistes Pauliina Salminen et Mouna
Jemal Siala préoccupées, l’une comme l’autre du passage, de la communication
entre les lieux, reviennent à la Méditerranée. La Méditerranée reprend sa définition
portée par son nom : la mer entre les terres et rappelle l’appellation latine Notre Mer.
En découlent la proximité, le partage mais aussi la distance. L’œuvre précédente,
Pontons, sans ambiguïté, amorce le désir du voyage et du passage ; Sous la surface
plus ambivalente noue ce même désir aux interdictions de le suivre.
Selon le moment de l’arrivée dans l’obscurité, ce sont des motifs virtuoses de
couleurs en mouvement qui se développent en calcul précis de ce qui s’apparente à
une abstraction processuelle. La non-forme se transformant, se rapetissant dans sa
multiplication.
Des effets papier peint en fleurs
stylisées minuscules étirent les
verticales vert-jaune, des effets
carrelages, sans profondeur du
champ cependant, varient la
métamorphose. Pourtant ce n’est
pas l’esprit de la maison hospitalière
qui prime ni la déclinaison vaine
car jamais les motifs ne saturent
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