Page 180 - Catalogue_Traverse Vidéo_2018
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Installations  Prép’Art

à l’immobilité, ainsi subvertie, en dévoile la malléabilité, ceci tout en humour.

La proposition dans la friche industrielle dont subsistent les pavés disjoints et la
haute verrière ainsi que les machines à soulever désormais silencieuses, rassemble
un trio de trois postes cathodiques qui imposent leur volume en contrepoint à la
souplesse des cartons se dépliant comme animés de désir de variation de formes.
Posés sur des palettes, ils se font écho de ce pour quoi les cartons sont fabriqués ;
posés en direction légèrement déviée de manière à déplier la vision du regardeur d’un
écran à l’autre, ils superposent sans les superposer les mouvements et effacent la
fonctionnalité. Des cartons domestiques échappant au domestique en ready made,
des cartons au matériau pauvre/arte povera, un objet en trois dimensions ainsi revu
et corrigé prenant diverses poses de l’ordre de la sculpture se refusant à l’immobilité.
Cartons facétieux mais promenade se déroulant/unfold à travers les arts.

                                                                           Simone Dompeyre

Calypso Debrot, Quelques jours par an

8min | France

Quelques jours par an s’inscrit dans un
dispositif en diptyque : toiles sur châssis
formant un angle droit, dans une cave
au plafond bas, dont le sol en gazon vert
renverse le processus intérieur/extérieur en
écho aux quatre vidéos différentes projetées.

Calypso Debrot aime les images de l’instant
qu’elle pense susceptibles de dire le quotidien. Elle emprunte aussi au footage des
images d’ailleurs, pour une autre union ici/là-bas. Parfois des silences iconiques
s’insèrent dans des échos de vacances, de balades, dont sont prélevés des instants.
Ces éléments sont images des gestes du quotidien comme éplucher des légumes ou
en cueillir, ou le sourire d’un enfant. La nature est privilégiée, elle est celle où habite
l’humain ainsi ses quatre éléments s’entrelacent en des images métonymiques.
Calypso Debrot ne refuse pas, cependant, la parole des humains qui, loin de décrire
puisque l’image en a la fonction, lance de nouvelles bribes d’histoires.

Ainsi Quelques jours par an suggère une nécessité, celle de thésauriser les moments
de bonheur… ceux que l’on a vécus dans la sensation de plénitude alors même que
cela pouvait être la senteur d’un fleur, les premiers pas d’un enfant, la beauté d’un
lieu ou le souvenir d’un fragment de film où des Indiens dansent… Superposition des
éléments, rapides rencontres, appellent la vivacité de la perception prise par les jeux

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