Page 35 - Catalogue_Traverse Vidéo_2018
P. 35
Cinémathèque de Toulouse Projections
Ainsi, mêlent-ils la fonction des notes d’un carnet de voyage et les souvenirs en
fragments du voyageur. L’animation, trace de la vivacité, mêle les impressions en
un jeu ininterrompu de passages de l’intérieur à l’extérieur et inversement, ou elle
provoque leur simultanéité, dans le refus de la perspective mathématique à laquelle
elle préfère l’accumulation, le rapprochement, les strates réunies que l’émotion
engendre.
Pékin/Beijing s’y avère une boîte précieuse de laque ornementée d’or, cachant et
découvrant ses tiroirs secrets, ses niches où un monde hétérogène multiplie ses
riches et différents aspects.
L’artiste dit : « Beijing est une ruche laquée rouge, à l’odeur de miel et d’épices dont
les abeilles sont les habitants et qui, chacune produit un son qu’elles chantent toutes
ensemble dans la ville. »
Pour une deuxième vidéo de la même série, cf. p. 155.
Simone Dompeyre
Di Hu, Passage
11min11 | Chine
Passage condense le double sens de « lieu par lequel aller d’un côté à l’autre », ce
que les habitants font à pied, à vélo, moto, voiture, en nombre multiplié et celui du
passage d’une imagerie parisienne à une ville chinoise.
En cinéma du réel, le film relève les déplacements habituels dans un quartier, lui,
très particulier de Shanghai dont certains murs sont décorés de trompe-l’œil de
monuments de Paris. Que l’ensemble des passants soit chinois, qu’une telle agitation
scande l’espace, que des idéogrammes se lisent ici ou là précèdent la reconnaissance
du lieu réel grâce à un travelling vertical embrassant les architectures. Le titre y accroît
sa polysémie et en dit beaucoup sur le déplacement des modèles, sur l’extension
des modes d’être. Pour
preuve amusante et
impromptue, contrairement à
l’idée d’obéissance que nous
nous faisons de ce peuple,
un piéton récalcitrant quant
aux passages à respecter,
reste coincé au milieu de la
chaussée, coinçant lui aussi
un bus alors qu’une voiture
35