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Projections Musée des Abattoirs
fallait que le match entre en confrontation avec l’intériorité du boxeur ; que dans
cette arène, il aille arracher par le désir et les sens, son histoire.
Pour vous, qu’est-ce qui est le plus intéressant : le sport, la danse ou la boxe ?
Les trois m’intéressent pour les mêmes raisons, même si la boxe en est l’expression la
plus radicale. Tout trois répondent à une nécessité d’explorer les limites de ses sens et
d’une manière très primaire, très accessible, d’expérimenter notre part de sacré. Je
ne veux pas ramener cela à quelque chose d’hyper intellectuel parce que justement
ça ne l’est pas. Ces pratiques inventent une manière de se mouvoir, ouvrent un
temps et un espace qui d’une certaine manière élargissent nos possibilités. Tout le
monde a un corps donc tout le monde se confronte à ses sens d’une manière très
naturelle. C’est pour cela que ces motifs m’intéressent : parce qu’ils se détachent de
tout discours moral pour atteindre quelque chose d’essentiel chez l’individu.
Y a-t-il des libertés que le format court métrage vous a apportées en particulier ?
Le film est très court et il devait trouver cette durée. Nous avons procédé avec Luc
Seugé, le monteur, et Román Arroyo, l’ingénieur du son, d’une manière très libérée
en écrasant les étapes classiques de travail. Le film s’est écrit, tourné, monté, dans
un même temps et c’est un procédé très agréable que l’espace du court métrage
nous offre sans aucun doute.
Musée des Abattoirs – FRAC Occitanie
Milos Peskir, OKO (About Eye Around)
1min30 | Serbie
OKO sonne comme un mot d’ailleurs, ce qui
suggère la difficulté de comprendre ce qui
s’annonce à moins d’apprendre la langue
slave, et de la traduire : il désigne l’« œil ».
« L’œil » organe de la vue comme tout objet
dont la forme rappelle le globe oculaire ainsi,
loin de restreindre à un domaine, cet oko
ouvre sa polysémie, son champ de… vision.
Cela, la seconde formule du titre le confirme
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