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Musée des Abattoirs  Projections

La lumière, c’était le lumen en latin  ; lumen/luminis, de là, la cohorte des termes
désignant son champ lexical, ainsi lumineux et luminosité et luminaire et désormais
comme unité de mesure de la lumière, LM, pour les ampoules LED, le lumen...
Pierre-Yves Clouin y agrège la luminosité comme capacité du Lumen, la quantité
totale de lumière émise dans un faisceau un angle défini… et il en joue en traquant
dans la nuit noire, de petits points brillants et mouvants allant jusqu’à former une
farandole… ils s’avèrent les lumières de lampes de poche portées par des coureurs à
pied pour on ne sait quelle course ou marathon nocturnes : la luménité convergente
ne suffit que pour cette révélation – éphémère par définition dans son apparition et
ne laissant d’elle que son nom.

                                                                   Simone Dompeyre

Camille Pradon, Sans sommeil

14min23 | France

                                       Introspection au cœur d’une station spatiale,
                                       désorbitée et obsolète, exprimant un monologue
                                       crépusculaire, quelques minutes avant sa
                                       désintégration dans l’atmosphère. Le récit
                                       machinique, tout d’abord retranscrit en langage
                                       binaire, se transforme peu à peu en une réflexion
                                       sur le statut même de la station en tant qu’objet
                                       fabriqué pour collecter des données sur le système
solaire dans un temps imparti, pour se solder par sa disparition programmée.

Darko Vidackovic, Just Swimming

10min10 | Croatie, Bonobo Studio

                                       Ne pas se fier au titre ni aux seuils du film dont
                                       l’un augure le plaisir simple de la nage, l’autre
                                       clôture par le ressac bleu de la mer découvrant le
                                       générique de fin. De grandes vagues à la Hokusai
                                       couvrent le champ en mouvements successifs,
                                       hordes d’eau à la crête blanche sur le bleu hachuré
                                       obéissant au sens de la lecture, elles annoncent
                                       une histoire maritime. Cependant, c’est dans une
étendue restreinte, plus proche de la mare que du lac, qu’un être à la silhouette
humaine sans les traits distinctifs du visage mais aux jambes se finissant en palmes
aquatiques plonge. Il retrouve la profondeur infinie d’un bleu sans indices d’autre

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