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Marion GOTTI
L’escalier / La rive / Le lit 1 / Le lit 2 / Le parc
L’escalier se forme de la suite de marches jalonnées par des pas. Il y a la nuit, la neige, la lumière
tranchée des lampadaires et les textures de l’émulsion argentique comme autant de matérialités vivantes et de cir-
culation d’affects dans l’image vidéo. En jouant subtilement avec certains paramètres, Marion Gotti génère plus ou
moins de flou, de bruit numérique, d’effets et d’animation. Le mouvement infime dans le champ produit une tempora-
lité singulière, tout en retenue, qui emprunte autant au médium photographique qu’au médium cinématographique.
À la fois saisie par l’instant présent, mais inexorablement attirée par un ailleurs fantasmé, Marion Gotti explore les
différents niveaux de réel et d’imaginaire qui l’habitent. Son esquisse vidéo se révèle tel un surgissement sans
source ni récit, une brève fiction oscillant entre rêverie étrange et fable poétique. Dans son travail, Gotti ne souhaite
poser aucune action concrète dans le lieu qu’elle arpente ni laisser de traces de son passage, si ce n’est la preuve
perceptive par l’image elle-même. Ni vérité ni illusion. Marion Gotti ne sonde que sa réalité par l’expérience qu’elle
vit dans le lieu, grâce au dispositif vidéo, par l’expérimentation du mouvement de l’image, de sa matérialité et de sa
temporalité. Ses voyages intérieurs apparaissent comme la manifestation de cette relation sensible et spontanée
avec son environnement immédiat. Elle s’intéresse à l’expérience à vivre pour l’artiste et pour le spectateur, aux
moyens d’accéder à soi pour mieux découvrir l’Autre.
Photo : Roberto ALVAREZ
CHAPELLE DES CARMÉLITES / CINÉMA LA STRADA DECAZEVILLE
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