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Guillaume LOISEAU

Les laveurs de vitres

Photo : Yves GARNIER

Les Laveurs de Carreaux
Vue de loin, du dehors, c’est une scène banale de la vie quotidienne, sauf qu’elle se passe la nuit; des

ombres s’animent sur une façade vitrée, des silhouettes d’hommes, des travailleurs de l’ombre qui s’appliquent au
nettoyage minutieux des vitres du Lycée des Arènes, lieu de l’installation chorégraphiée par Guillaume Loiseau.
Des travailleurs de l’ombre qui ne s’animent et ne s’activent que la nuit, comme de nombreux autres anonymes qu’ils
représentent; des travailleurs de l’ombre qui n’existent ici que par la lumière qui les contourne au plus près de leurs
gestes en ne conservant d’eux que cette forme bi dimensionnelle qui s’active à nettoyer le lieu de leur existence,
l’écran.

Vue de près, du dedans, la simplicité de l’installation reste à l’image de la banalité du regard que nous
portons (ou ne portons pas) sur ces travaux et ceux qui les accomplissent, cependant le dispositif est exigeant. Il
demande un temps de préparation long auquel Guillaume Loiseau se plie avec la même discipline, la même authen-
ticité et la même humilité que les personnages qu’il aime faire reconnaître.

Sans entrer dans les secrets de fabrication du plasticien, il s’agit de rendre hommage à un vrai travail
de médiation qui, même si nous sommes loin des jeux d’ombres des cavernes, nous propose un théâtre où se joue,
grâce à la lumière, une cérémonie moderne où la tension entre acteurs et spectateurs veut dire quelque chose de
notre société moderne.

Yves GARNIER

LYCÉE DES ARÈNES

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