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TRAVERSE VIDÉO ET LE CJC

Camilo RESTREPO,
Como crece la sombra cuando el sol declina, 10min, COL

                        Como crece la
sombra cuando el sol declina dé-
couvre la ville de Medellin telle qu’elle
est appréhendée par certains de ses
laissés -pour- compte : jongleurs de
carrefours et employés de casse de
voitures.
Le point de départ du film consistait
à rapprocher les gestes - tous circu-
laires, tous cycliques - des personnes
qui travaillent lorsque les voitures
s’arrêtent aux carrefour comme
à la casse. Un film sur ceux qui
n’avancent pas, un film où la lenteur
et la répétition prennent le dessus sur la vitesse. La voiture, le grand protagoniste, étant toujours hors champ.

              Au fur et à mesure que je filmais, je comprenais que le film induisait une autre opposition : le travail
manuel contre la machine. Cette opposition résonnait avec ma propre pratique de cinéaste, privilégiant le support -
film - que je développe, coupe et colle jusqu’à fabriquer la copie de projection.
Le titre retient l’intérêt que je porte au tracé historique de la ville de Medellin, marqué par les noms de batailles de
l’Indépendance. Il s’inspire d’une phrase célèbre à la gloire de Simon Bolivar : « Avec le passage des siècles, votre
gloire grandira comme s’étend l’ombre quand le soleil décline ». En parcourant les rues avec les jongleurs du film, j’ai
pris conscience que nous nous déplacions dans un espace plus vaste, élargi par le temps : le terrain d’une société
stratifiée où passé et présent ne cessent de se rejoindre.

                                                                             Camilo RESTREPO

                                                               Robert TODD, Short, 4min 43 USA

                                                                             Short est un film 16mm au montage rapide
                                                               composé de plans documentaires fugitifs, flashs sur des
                                                               détails du quotidien : chaque plan s’ouvre sur une surex-
                                                               position et évolue brutalement vers un noir total via l’utili-
                                                               sation du diaphragme...	

                                                                             Ce film participe à l’œuvre de cet artiste
                                                               dont les films échappent à la catégorisation comme éclat
                                                               de lumière et d’ombres sonores. Il entraîne en un mou-
                                                               vement ascendant d’émotions par la réitération de cette
                                                               alternance répétitive; l’œil s’écarquille hypnotisé par la
                                                               musique visuelle.

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