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Vidéo Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 67
futur, la direction vers le droite sauf pour une tentative et un « à reculons ». Sa coiffure, cheveux longs
blonds s’échappant, en queue de cheval, de la cagoule qui cache le visage et sa démarche contreviennent
au modèle même si l’estrade de l’expérience prend aussi des marquages des travaux de Marey. Plus
gênée qu’aidée par des prothèses trop basses, la créature va à quatre pattes, inexorablement, sans question…
jusqu’à sa tentative de se redresser s’attirant l’intimation de reprendre son comportement animal, par
une sonnerie d’alarme.
Le sous-titre d’étude se saisit : l’homme ne peut varier ses manières d’être que si elles répondent au
schéma imposé par qui le dirige ; la créature sans nom entre lentement ainsi qu’une personne âgée,
accélère de plus en plus sa quadrupédie, traîne la jambe ou court mais ne peut se relever. Simone D.
Julio FERNANDEZ ARPON, Vidrio para ojos, 3 : 29 min., Esp.
Vidrio para ojos / Verre pour les yeux, une étrange formule décrivant les lunettes
est prise pour titre d’une vidéo, pince sans rire, qui en fait le centre d’attraction
pour des mouches. Les verres porteurs de gouttes jaunâtres, sans doute du
sucre pour attirer selon une autre formule populaire les mouches, les attirent
effectivement. Elles deviennent le centre d’intérêt d’un point de vue qui les
ausculte, les suit, de près au risque du fou au plus loin alors qu’elles se suivent,
zigzaguent, occupent le verre et son pourtour dans un désarmant accompagnement d’une musique type
fonds des mers augurant davantage des… baleines. Simone D.
Teppei KOSEKI, 1981-2001 ver. 150215, 5 : 38 min., Jap., CJC
Un envol éblouissant au sens premier : le réalisateur a monté en superposition
rapide, d’innombrables photographies de famille le suivant depuis l’enfance
voire la naissance, quand, avec un changement de rythme, le plan plus sage
découvre une seule image de lui nouveau-né, très vite rejointe par d’autres.
Le ficker occasionne une série d’entr’aperçus qui, paradoxalement fondent
le portrait du jeune Japonais, dans la position codée nippone, seul, droit,
les bras le long du corps, en groupe d’école avec professeurs, ou de sport… en famille ; chacune en
costume idoine y compris le yukatan traditionnel. Les variations conduisent à une animation privilégiant
le visage en mouvement circulaire ou une animation générale qui, avec les mêmes images, active un
mouvement autre, plus narratif avant d’accélérer. Des bandes étroites verticales ou horizontales strient
ces mêmes sources et dessinent un visage tressé de couleurs, dont les yeux demeurent braqués en effet
de hors cadre. Pour sons, en fn de course, en off, des voix d’enfants dont l’une appelle « Teppei» , lors
d’un jeu de cache-cache où trouver « l’homme mur/l’homme inconnu », en un habile mode d’emploi
de lecture et une affrmation que dans l’adulte restent les strates de l’enfance vécue. Simone D.
Devis VENTURELLI, Sporting club, 3 : 20 min., It., CJC
Dans la rencontre de la vidéo et de la performance, la programmation aime
les flms performatifs, elle le prouve avec Sporting club de Devis Venturelli
qui fut, d’abord, une performance interrogeant la relation entre l’historique
et le contemporain. Le lieu répond à la première des instances : une villa
italienne du XVII ème siècle dont les fresques patrimoniales ont, ainsi, reçu le
choc d’une action paradoxale par sa double face athlétique-artistique : le lancer de ballon. L’aura du
patrimonial passe au rythme visuel de ballons fottant devant architectures peintes, colonnes et chapiteaux,
marbres polychromes et blasons. Si la réaction peut se teinter de légère ironie sur la réversibilité de
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