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Vidéo Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 65


Odile LANDRY, Aelian, 6 : 00 min., Fr.
Matières vivantes, végétales, esprits, animaux ou humains, une cohabita-
tion toujours questionnée, appréhendée. La communication entre ces
différents protagonistes reste une quête continuellement interrogée,
effeurée mais toujours distanciée. L’image et le texte (de Ségolène
Frayssinet) jouent de ces ambiguïtés d’appétence et s’en délectent,
échangeant les rôles et ordonnances attendus.

« Un état de concentration, regards tournés vers nous
puis vers l’autre, l’autre, une autre présence …
Apparaître, dans l’absence d’un environnement
écouter les sons et en faire écho dos à son miroir.
Un port de tête élégant.
Portrait de Pilchard
en photo de famille sur tissu feuri, trouble d’une opaline semi-opaque.
Petits yeux noirs, carapace massive.
J’observe dans le déplacement vif ou lent,
linéaire ou tournant
où apparaîtront les arbres fruitiers »


Les Soeurs h, Cher Michel, 2 : 23 min., Belg./Suisse
Le contrepoint assure la rage d’aimer alors que la haine s’insinue
ou inversement. Une jeune femme ébauche sur place, la ges-
tuelle chorégraphique contemporaine et se distingue : ainsi
des mots énoncés souffrant de la rupture et de l’abandon
de Michel.
Une voix féminine en off, dit cette lettre qu’elle lui envoie.
Météorologie de mars, asperges récoltées, petit chapeau bleu
encore porté et réactions de Gisèle, la proche plus âgée
conseillant de nouvelles amours, répondent aux effets de réel qui parsèment ce genre d’écrit. S’y glissent
les regrets avec le rappel tacite d’expérience commune et l’indication du sable qu’elle passe de poche en
poche. Cependant, jamais la voix ne varie de ton ni de volume même quand le « cher » est écrasé
avec le « je te hais et te haïrai toujours » fnal. Le corps se meut en un décalage et une liberté d’autant
plus sensibles, qu’il danse sur un paysage mouvant. Arbres, signalisation routière, rétroviseur disent le
road movie. Le voyage est-il, pourtant, le réel ou le désir fantasmé, quand les couleurs très saturées
déréalisent le paysage ainsi teinté. Simone D.

Natalie PLASKURA, Faint, 5 : 58 min., Alle., AOM
Le temps est fgé, les moments ne sont ni avant ni après.
Des hommes et femmes sans nom apparaissent,
s’arrêtent, disparaissent dans un grand hôtel sans
mots, même lorsqu’ils se croisent. Un étrange chien
à roulettes passe sans davantage d’explication…
Faint ou la métaphore d’une pensée très logique dans
un illogisme merveilleux.
Pour un texte plus long, Traverse Vidéo 2015 - le catalogue p. 127 - puisque ce flm y préfgurait l’Atypique
trouble. Simone D.
- 5. Cinéma UGC / Goethe Institut / Decazeville -
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